LAS VEGAS | Chaque année, Gary Bettman profite de la finale de la Coupe Stanley pour faire son discours sur l’état de la Ligue nationale. Chaque fois, son bilan est positif à tout point de vue. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Vous devinerez que le commissaire de la LNH n’avait que de bonnes choses à dire au sujet des Golden Knights avant le match d’hier soir. Personne ne peut affirmer le contraire. C’est un succès sur toute la ligne.
La LNH a découvert un filon d’or. D’autres ligues vont faire leur entrée à Las Vegas au cours des prochaines années. L’arrivée de la NFL va passer par le déménagement des Raiders qui vont s’amener d’Oakland en 2020. Il est même question qu’ils s’établissent dans la ville du péché dès l’an prochain.
On peut penser que la NBA lorgne aussi Vegas. L’amphithéâtre est là. La venue d’une équipe du baseball majeur ne semble pas dans les astres, mais on ne peut plus dire jamais quand il s’agit de Vegas. C’est devenu la terre des opportunités pour les concessions sportives.
Seattle : avant la fin de l’année
Seattle est la prochaine étape pour la LNH. C’est pratiquement fait. Bettman a nié que Seattle sera admis dans la ligue lors de l’assemblée du bureau des gouverneurs, qui se tiendra ici même à Vegas le 20 juin.
Mais c’est une affaire de quelques mois. Bettman a parlé de l’automne ou de l’hiver prochain.
Et Québec dans tout ça ?
Le moment d’en parler s’y prêtait bien puisque le président du bureau des gouverneurs, Jeremy Jacobs, a mis à nouveau en doute, il y a deux semaines, le potentiel de Québec de pouvoir faire vivre une équipe de la LNH.
Il fallait bien que quelqu’un demande à Bettman si les propos du propriétaire des Bruins traduisent la position de la LNH vis-à-vis la Vieille Capitale.
Je me suis porté volontaire même si je savais bien qu’il ne désavouerait pas le doyen de la confrérie des propriétaires de la LNH.
Opinion personnelle
Sans surprise, Bettman a donné une réponse de politicien.
« Les commentaires de M. Jacobs reflètent sa position », a-t-il répondu.
« Nous n’avons pas eu de discussions à ce sujet. M. Jacobs n’a fait que dire qu’il aurait peut-être des inquiétudes en rapport avec une candidature de Québec. Si nous décidons de procéder à un nouveau processus d’expansion, rien ne dit que ses préoccupations pourraient alors se dissiper.
« Mais si on va de l’avant, que ce soit pour Québec ou une autre ville, il faudra que le projet soit entériné par les trois quarts des gouverneurs. À ce stade-ci, je ne crois pas que les propos de M. Jacobs soient significatifs. »
Homme influent
On veut bien, mais Jacobs exerce une grande influence au sein de la ligue. Il est le doyen des propriétaires. Les Bruins sont sa propriété depuis 1975.
Il préside le bureau des gouverneurs depuis 2007. Il projette la même image que l’ancien propriétaire des Blackhawks de Chicago et ex-président du bureau des gouverneurs, Bill Wirtz.
C’est un adepte de la ligne dure avec les joueurs. Il ne met pas de gants blancs lorsqu’ils participent aux négociations de la convention collective. Il en impose.
Il doit en être pareil avec ses homologues.
« Il a droit à un vote comme c’est le cas pour chacun des autres propriétaires », a dit Bettman.
« Il a des réserves pour le moment, mais il pourrait voir les choses d’un œil différent quand les analyses seraient faites. »
Les Sénateurs sont là pour rester
Québec reste donc sur la voie d’évitement. Sa planche de salut repose sur un transfert comme celui qu’on a vu à Winnipeg. Il faudrait qu’une équipe se retrouve sans propriétaire et sans possibilité de rester où elle est pour que le souhait des Québécois se réalise.
Et cette formation ne sera pas les Sénateurs d’Ottawa.
« Ils sont là pour rester », a déclaré Bettman sur un ton qui se voulait sans équivoque.
Avec ou sans Eugene Melnyk ?
Après les partisans, Daniel Alfredsson aurait exprimé à son tour le souhait que le propriétaire des Sénateurs cède sa place à un autre. Son commentaire se voulait pour non-publication de l’aveu de la journaliste qui a rapporté les propos d’Alfredsson hier dans le Ottawa Sun.
« Il n’y a pas de citation dans le texte, ce qui fait que cette histoire est irrecevable », a commenté Bettman.
« Les Sénateurs ne sont pas à vendre. Eugene Melnyk est engagé envers l’équipe. »
Le plus gros party en ville !
Dans une ville où on retrouve des salles de spectacle au mètre carré, les Golden Knights sont le plus gros party à Vegas !
Je pensais avoir tout vu à Nashville l’an dernier, mais l’ambiance au T-Mobile Arena est tout à fait électrisante. On ne lésine pas sur le spectacle.
On se croirait à des représentations du Cirque du Soleil, qui est d’ailleurs très présent à Vegas avec pas moins de six shows en ce moment.
Les amateurs apprécient vraiment le hockey. Il y a trois ans, plusieurs personnes rencontrées dans la vie de tous les jours, des chauffeurs de taxi, des croupiers, des gens travaillant dans la restauration et de l’hôtellerie m’avaient dit que la venue d’une équipe sportive apporterait un souffle nouveau à la ville.
« Quand on travaille dans un casino, c’est la dernière place où on veut aller passer nos temps libres, m’avaient expliqué des croupiers.
« On ne va pas toujours voir des shows non plus. On veut voir des choses différentes. On ne connaît pas grand-chose au hockey. Mais si on obtient une équipe, on compte y aller souvent. »
Commotions : sujet tabou
Le site internet du réseau TSN publie cette semaine, sous la plume du journaliste Rick Westhead, une intéressante série portant sur des interrogatoires menés auprès de hauts dirigeants de la Ligue nationale en rapport avec les commotions cérébrales.
L’enquête s’est déroulée avant le procès intenté par quelques centaines d’anciens joueurs, lequel se tient depuis plusieurs mois au Minnesota.
On peut notamment voir une vidéo montrant Jeremy Jacobs dire à l’avocat qui le questionne qu’il n’avait jamais entendu des problèmes engendrés par les commotions chez les joueurs de la NFL.
Questionné à savoir si des cas d’encéphalopathie traumatique chronique avaient été décelés chez des joueurs de la LNH, Jacobs a répondu : « Je ne sais pas. Je ne pense pas. »
Lorsqu’un journaliste a abordé Gary Bettman sur cette question hier, le commissaire ne s’est pas étendu sur le sujet. On ne parle pas de ça.
http://www.journaldemontreal.com/2018/05/29/quebec-bettman-en-mode-rattrapageBagikan Berita Ini
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