L’élimination de l’Allemagne de la Coupe du monde 2018 a engendré un véritable séisme dans le football mondial, mais aussi au pays des champions du monde en titre, qui n’avait jamais connu ça. La presse d’outre-Rhin fustige ce jeudi son équipe, humiliée.
« C’est la plus grosse honte de l’histoire de l’Allemagne à la Coupe du monde. » Au lendemain de l’incroyable défaite de la Mannschaft face à la Corée du Sud (2-0), qui l’élimine dès le premier tour du Mondial russe, la presse allemande était comme tout le pays, humiliée et atterrée, comme l’a écrit Bild.
« Une débâcle historique », « une humiliation », pour Kicker, les « heures les plus sombres de l’histoire du football allemand » pour le Süddeutsche Zeitung, pour qui « le rêve s’est envolé ». Une chose est sûre, cette élimination est « historique », que ce soit pour le Spiegel, pour qui « la Mannschaft est KO », ou pour Die Welt, qui parle lui aussi de « honte ».
Le Tagesspiegel fustige le « naufrage » de la sélection allemande, « coulée, faible, décevante », et du sélectionneur Joachim Löw, dont le poste est plus que jamais menacé désormais. « Löw n’a pas trouvé le bon onze de départ et a pris les mauvaises décisions. Et son plan pour le dernier match n’a pas fonctionné », juge Bild.
« Un changement radical est nécessaire »
Championne du monde en titre, l’Allemagne est désormais à l’heure de la remise en question. « Tout doit être mis à l’épreuve après ce fiasco, y compris Löw, peut-on lire dans Kicker. L’Allemagne était sans idée, impuissante et sans défense. Un changement radical est nécessaire. »
Cette « réalité amère » (Die Welt) va être difficile à accepter pour l’Allemagne. D’ailleurs, Bild a annoncé « renonce [r] exceptionnellement à donner une note aux 14 joueurs ayant participé à la rencontre contre la Corée du Sud, car aucune note ne peut décrire cette débâcle ».
Mais les cadres de l’équipe et les champions du monde de 2014 en prennent néanmoins pour leur grade, « Özil, dans l’ombre de son adversaire », ou « Khedira, Müller et même Kroos, ces champions du monde qui devaient porter l’équipe et qui ont tous déçu ». Finalement, Bild et sa Une ont parfaitement résumé l’édition 2018 de ce Mondial allemand, en reprenant la même formule qu’il avait affichée en 2014 après le 7-1 infligé au Brésil en demi-finales : « Pas de mot ».
« Pas de mots ! » : après l’élimination allemande de la Coupe du Monde, « Bild » titre sur sa une exactement comme après la claque infligée au Brésil en 2014. pic.twitter.com/FrnaLOAD7W
— Cyril Petit (@CyrilPetit) 27 juin 2018
Le dernier mot revenait ce jeudi au tabloïd anglais The Sun. Le journal a sauté sur cette très rare occasion de moquer le football allemand en barrant sa Une d’un terme propre à l’outre-Rhin : « Schadenfreunde » ou le plaisir qu’on tire du malheur des autres. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
"Jubilation" (en allemand) à la une du tabloïd britannique "The Sun" qui se réjouit de l'élimination allemande > "Le malheur des uns fait le bonheur des autres." Le match de l'Angleterre, ce jeudi, est, lui, relayé en bas de page. pic.twitter.com/g1qFh842Qo
— Cyril Petit (@CyrilPetit) 27 juin 2018
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