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Alex Harvey: la retraite ne laisse plus de doute - Le Journal de Québec

SEEFELD, Autriche | Il n’y a maintenant plus de «si» ou de «peut-être». Alex Harvey annoncera sa retraite définitive le mardi 26 mars, deux jours après la Coupe du monde de ski de fond sur les plaines d’Abraham, à Québec.  

Confronté à cette information obtenue par Le Journal, Harvey a passé aux aveux, hier, en marge des championnats mondiaux qui débutent demain à Seefeld, en Autriche.    

Il nous confirme que sa carrière se terminera pour de bon à la fin de la saison.    

«Je ne veux pas étirer la sauce plus qu’il ne faut», a-t-il résumé.    

Une idée mûrie  

Le fondeur canadien le plus décoré de l’histoire avait jusque-là entretenu le doute sur l’issue de sa carrière.    

Il disait ne pas fermer la porte à au moins une saison supplémentaire.    

Or, s’il avoue qu’il n’était pas «encore sûr» concernant l’issue de sa vie de skieur au moment de rentrer chez lui le 5 janvier, c’est à son retour en Europe, après un ressourcement de trois semaines à la maison qu’il s’était offert pour la première fois de sa carrière, que son plan de retraite s’est précisé. Il a tranché : c’est fini.    

La dernière course de sa carrière se jouera le dimanche 24 mars, lors des finales à Québec.    

«Pour moi, c’est le bon temps», juge-t-il.    

«L’an prochain, il n’y a pas de championnat. C’est plus difficile de se motiver que durant une année post-olympique où il y a un gros championnat comme celui d’ici. On se dit toujours qu’on peut faire une année de plus, mais l’an prochain, il n’y a pas de grands rendez-vous. Et moi, c’est dans les grands rendez-vous que j’ai eu mes bons résultats», rappelle l’athlète de 30 ans, auteur de cinq podiums à des championnats du monde, dont sa victoire à l’épreuve de 50 km, il y a deux ans.    

La tête en paix  

Podium ou non à Seefeld, il assure que sa décision ne changera pas. Aucun regret ne le rongera, dit-il, parce que cette dernière saison lui a déjà offert la bénédiction de partir le cœur en paix.    

Son troisième rang au sprint de Lillehammer, le 30 novembre, lui a procuré la griserie qui lui a toujours servi de carburant.    

«Cette saison, j’ai eu un podium et juste pour ça, je suis content. Sur plus de 200 courses dans ma vie, j’ai eu une trentaine de podiums. Chaque fois, c’est quelque chose d’unique. Chaque fois, c’est un succès. Alors pour moi, même si ç’a été une saison difficile, ce podium a fait de cette saison un succès. Ça va en avoir valu la peine», prétend Harvey, déjà immunisé contre le risque de ne pas obtenir un podium à ces mondiaux.    

«Il y a vraiment beaucoup de monde qui peut faire le podium sur mes bonnes courses à moi que sont le 30 km (samedi prochain) et le 50 km (le dimanche 3 mars). Ça se pourrait que je n’obtienne pas de podium. Oui, je serais un peu déçu, mais si je suis capable de me dire que ç’a été une saison où je n’ai pas été capable de trouver la meilleure forme, mais que j’ai quand même réussi à faire quelque chose de bien aux mondiaux, alors ce sera ça.»    

Avec une grande commande à livrer dans les 10 jours à venir, le prochain retraité restait serein et convaincu dans ses phrases. Quand il confirmera qu’il quitte son sport, le ton sera sans doute plus émotif à Québec.    

«Oui, c’est certain.»    

30 ans, «c’est jeune pour les Européens, mais peu de Nord-Américains ont duré»    

Cinq mois de suite à vivre dans les hôtels en Europe avec une équipe canadienne diminuée, l’usure des hivers donne à Alex Harvey les arguments pour prendre sa retraite à l’âge de 30 ans, même s’il a encore les jambes pour jouer parmi les grands.    

«C’est jeune pour les Scandinaves et pour les Européens, mais chez les Nord-Américains, il n’y en a pas beaucoup qui ont duré», dit-il.    

Plus difficile  

Les années riches en succès de l’équipe que le Québécois a déjà vécues sont aujourd’hui révolues. En 2012 et 2013, qu’il identifie «comme les deux plus belles années de ma vie», Harvey, Devon Kershaw, Ivan Babikov et Len Valjas collectionnaient les podiums, tellement que le Canada avait atteint le deuxième rang mondial des nations derrière la Norvège.    

«On n’est plus dans les deux ou trois meilleurs pays au monde. À la longue, ça use. Il y a des jeunes qui sont là pour apprendre et c’est important, alors ce n’est plus la même approche. Ce n’est plus comme d’être là pour tout gagner chaque fois. Maintenant, je me dis que c’était le fun ces années-là, mais si je ne les avais pas vécues, ce serait peut-être plus facile aujourd’hui [de skier encore à la Coupe du monde]», soutient Harvey, qui fêtera ses 31 ans en septembre.    

Louis Bouchard résigné  

À ses côtés depuis 2006, l’entraîneur Louis Bouchard a appris récemment de la bouche de son skieur qu’il prendra bel et bien sa retraite à la fin de l’hiver.    

«Il n’y a pas autre chose à dire que c’est sa décision et que je me dois de la respecter, a-t-il dit hier. Il faut être très fier d’une carrière inespérée comme la sienne. Ceci étant dit, on a des championnats à préparer et on va s’y consacrer comme on l’a toujours fait, parce qu’Alex n’a pas fini de réaliser ses objectifs.»

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