C’est pratiquement devenu une tradition : au terme de la saison régulière du RSEQ, les Carabins de l’Université de Montréal et le Rouge et Or de l’Université Laval se disputent les honneurs de la Coupe Dunsmore.
Et cette saison n’est pas différente, si bien que les deux rivaux situés aux extrémités de l’autoroute 40 se retrouvent pour la septième fois depuis l’automne 2004.
Autre signe d’une grande rivalité : pas moins de cinq des six dernières finales se sont décidées par trois points d’écart ou moins, souvent sur le dernier jeu du match.
Les deux équipes se connaissent parfaitement et le défi, pour les entraîneurs-chefs Glen Constantin et Danny Maciocia, va encore consister à surprendre leur adversaire.
Les deux équipes se sont encore une fois partagé leurs deux affrontements en saison régulière. Les Carabins ont triomphé 23-18 à Montréal, alors que le Rouge et Or s’est imposé 16-3 à Québec. Laval a pris le premier rang à la faveur d’une rare défaite de son rival à Sherbrooke.
Personne ne doute que le match de samedi sera encore très chaudement disputé, et la foule, même s’il serait étonnant qu’on dépasse la marque de 19 381 spectateurs établie lors du dernier match entre les deux équipes, sera nombreuse et bruyante au PEPS de l’Université Laval.
Constantin et Maciocia ont rencontré les journalistes, hier, dans le cadre de la cérémonie de remise des honneurs individuels de la saison. Sans dévoiler leurs stratégies secrètes, ils ont parlé de cette finale tant attendue.
Quel a été votre plus grand défi cette saison pour revenir disputer la Coupe Dunsmore ?
Glen Constantin : « Avec le départ de plusieurs joueurs d’impact à la fin de la saison dernière, cette saison est probablement le plus proche que nous avons été d’un “creux de vague” et c’était un gros défi, particulièrement en défense où nous avions quatre nouveaux joueurs sur la ligne. Cela a été difficile et exigeant, mais aussi très satisfaisant de voir la progression de tout le monde. »
Danny Maciocia : « Depuis quelques saisons, je me concentre sur le côté défensif de notre équipe, mais cette saison, j’ai dû m’intéresser davantage au côté offensif avec un nouveau style de jeu et l’arrivée de nouveaux entraîneurs. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec eux et, après bien des ennuis en début de saison, c’est rassurant de voir que les choses ont débloqué depuis quelques semaines. »
Que représente ce match contre vos plus grands rivaux ?
G.C. : « Cette saison, le niveau a continué à monter partout dans la conférence, mais c’est toujours spécial d’affronter Montréal. Il y a beaucoup d’émotions, c’est certain, et c’est difficile de contrôler les joueurs afin qu’ils gardent toutes leurs énergies pour la journée du match. »
D.M. : « Il y a une belle rivalité entre les deux équipes, tant sur le terrain qu’à l’extérieur. J’aimerais qu’on les affronte chaque semaine, car on n’a vraiment pas besoin de motiver les joueurs. Ce sont toujours de grands affrontements, comme on l’a vu les années passées, avec des prolongations, des bottés bloqués, des jeux truqués. Les spectateurs sont toujours gagnants avec de tels matchs ! »
Les deux quarts, Frédéric Paquette-Perrault et Thomas Bolduc, vont disputer la finale pour la première fois de leur carrière. Qu’attendez-vous d’eux ?
G.C. : « Ce sera le match le plus important de leur carrière jusqu’ici. Pour l’instant, Thomas est dans sa bulle et c’est bien comme ça. On ne lui demande pas de gagner le match à lui seul, on lui demande simplement de bien gérer l’offensive, de faire avancer le ballon, sans prendre trop de risques, comme il l’a fait toute la saison. »
D.M. : « Frédéric a bien fait quand nous l’avons envoyé dans la mêlée à Sherbrooke. Il est calme dans le caucus, réussit des jeux avec son bras, mais aussi avec ses jambes, et c’est important, car on sait qu’il va falloir avoir du succès au sol si on veut avoir une chance samedi. Cela dit, ce n’est pas le quart-arrière qui gagne ou qui perd le match, c’est toute l’équipe, et Frédéric devra se contenter de faire son travail. »
Que faudra-t-il faire, en attaque et en défense, pour espérer gagner le match ?
G.C. : « En défense, on se prépare pour affronter la meilleure équipe des Carabins et on pense que [Ryth-Jean] Giraud et tous leurs joueurs seront de la partie. C’est un excellent porteur de ballon, et leur quart est aussi très mobile. Ce sera un bon défi pour nous.
« En attaque, je m’attends à ce que la défense des Carabins soit très mobile, avec sûrement plus de pression que la dernière fois. Ce sera un beau “casse-tête” pour Thomas [Bolduc], mais nous allons retrouver deux excellents receveurs de passes [Jonathan Breton-Robert et Vincent Forbes-Mombleau] et ça va l’aider à bien distribuer le ballon. »
D.M. : « En attaque, il va falloir éviter les situations de deuxième essai avec plus de huit verges à gagner, comme ça nous était arrivé trop souvent lors du dernier match à Québec. Il va falloir établir notre jeu au sol, de toutes les façons possibles. Et le plus important sera de bien protéger le ballon. Lors du dernier match, nous avions été victimes de trois interceptions et ça avait fait la différence.
« En défense, on ne peut se contenter de montrer au Rouge et Or la même chose que la dernière fois. Il va falloir varier nos couvertures, nos formations, tenter de les surprendre quand nous allons exercer de la pression sur le quart et éviter de nous laisser piéger par un jeu truqué. »
Les 10 finales Montréal-Québec
2018
Laval 14, Montréal 1 (Québec)
2017
Laval 25, Montréal 22 (Québec)
2016
Laval 20, Montréal 17 (Montréal)
2015
Montréal 18, Laval 16 (Québec)
2014
Montréal 12, Laval 9 (prolongation) (Québec)
2013
Laval 14, Montréal 11 (Québec)
2011
Laval 30, Montréal 7 (Québec)
2009
Laval 31, Montréal 7 (Québec)
2005
Laval 19, Montréal 13 (Québec)
2004
Laval 30, Montréal 12 (Montréal)
Cinq face-à-face déterminants
Thomas Bolduc, quart-arrière (Rouge et Or) / Frédéric Paquette-Perrault, quart-arrière (Carabins)
Deux quarts néophytes dans un match de cette importance, mais Paquette-Perrault en est déjà à sa troisième saison (dont deux à McGill). Très mobile, il devra éviter d’en faire trop. Bolduc, lui, devra peut-être sortir un peu de sa zone de confort.
Kean Harelimana, secondeur (Rouge et Or) / Brian Harelimana, secondeur (Carabins)
Les deux frères se retrouvent encore en finale après une saison où ils ont pour la première fois été nommés ensemble sur la première équipe du RSEQ. Tous deux évoluent au cœur de la défense de leur équipe et leurs performances seront déterminantes.
Kétel Assé, bloqueur (Rouge et Or) / Benoît Marion, plaqueur (Carabins)
Deux joueurs aux qualités physiques exceptionnelles qui incarnent les meilleurs atouts de leur équipe : la ligne offensive du Rouge et Or et le front défensif des Carabins. Le choc entre ces deux groupes hors pair pourrait bien décider de l’issue du match.
Jonathan Breton-Robert, receveur (Rouge et Or) / Marc-Antoine Dequoy, demi défensif (Carabins)
De retour au jeu après une longue absence, Breton-Robert a souvent joué un rôle déterminant en Coupe Dunsmore et sa simple présence va brouiller les cartes. Dequoy, lui, est si dominant que les équipes adverses préfèrent lancer le ballon de l’autre côté du terrain. Thomas Bolduc osera-t-il le défier ?
David Côté, botteur (Rouge et Or) / Louis-Philippe Simoneau, botteur de précision (Carabins)
Deux joueurs d’expérience qui risquent de porter le poids du match sur leurs épaules si, encore une fois, ça se décide dans les derniers instants. Avec une température prévue autour de 0 °C, les conditions ne seront pas idéales pour eux…
La saison des coupes
Le vainqueur de la Coupe Dunsmore passera en demi-finale nationale, samedi prochain, quand ils rendront visite au champion de la conférence Atlantique. Les Axemen d’Acadia, invaincus cette saison, reçoivent aujourd’hui les Gaiters de Bishop’s en finale de la Coupe Loney et ils sont nettement favoris.
L’autre demi-finale opposera les champions de l’Ontario à ceux de l’Ouest. En Ontario, les Mustangs de Western reçoivent les Marauders de McMaster ce samedi en finale pour la Coupe Yates, alors que dans l’Ouest, les Dinos de Calgary sont les hôtes des Huskies de la Saskatchewan dans le match pour la Coupe Hardy.
Beaucoup de coupes, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas fini. Samedi prochain, la demi-finale RSEQ-Atlantique sera pour la Coupe Uteck, alors que celle entre l’Ontario et l’Ouest aura pour enjeu la Coupe Mitchell. Les deux gagnants s’affronteront enfin le 23 novembre à Québec dans la grande finale nationale pour la Coupe Vanier.
Des honneurs mérités pour les autres programmes
Le RSEQ a décerné hier les honneurs individuels au football universitaire et ce sont des joueurs de Concordia et de McGill qui ont raflé les titres majeurs.
Le quart Adam Vance, des Stingers, a reçu le trophée Jeff Russell à titre de joueur par excellence de la saison. Le joueur de cinquième année a complété 148 de ses 246 passes (60,2 %) pour 2014 verges et 7 touchés. Son coéquipier Jeremy Murphy, qui a capté 34 passes pour 491 verges et 4 touchés, a été désigné recrue et recrue offensive de l’année.
En défense, c’est le plaqueur Andrew Seinet-Spaulding, de McGill, qui s’est signalé en méritant les titres de joueur défensif et joueur de ligne de l’année. Le plaqueur de 6 pieds et 292 lb a mené le circuit pour les sacs du quart (7 pour 43 verges) et les plaqués infligeant des pertes (13,5 pour 62 verges), même si deux joueurs étaient régulièrement affectés à sa couverture.
Un autre joueur de McGill, le secondeur Alexandre Paré, a reçu le Prix du leadership et de l’engagement social. L’étudiant de troisième année a maintenu une moyenne de 3,95 sur 4 en kinésiologie et il espère entrer à l’école de médecine l’année prochaine. Hors du terrain, il a notamment joué un rôle important dans la coordination d’une activité de l’équipe de football pour le nettoyage du Ghetto McGill, un secteur de résidences étudiantes près du campus. David Carson, aussi de McGill, a quant à lui été nommé entraîneur adjoint de l’année.
Du côté de l’entraîneur de l’année, c’est Glen Constantin, du Rouge et Or, qui a raflé le titre pour la neuvième fois de sa carrière. Deux joueurs de l’Université Laval ont aussi été honorés : le plaqueur Jean-William Rouleau (recrue défensive de l’année) et le spécialiste des retours de bottés, Antoine Dansereau-Leclerc (meilleur joueur des unités spéciales).
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