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Le meilleur de sa spécialité - Le Journal de Montréal

Guy Carbonneau et sa famille vivent des heures dont ils se souviendront à jamais. C’est en fin de semaine que l’ancien joueur de centre du Canadien est intronisé au Panthéon du hockey. Depuis quelque temps déjà, sa brillante carrière de 19 saisons dans la Ligue nationale défile comme un film dans sa tête.

Il a sorti les nombreux souvenirs qu’il possède, dont la centaine d’albums de découpures de journaux que sa mère lui a fabriqués, de sa carrière junior à professionnelle, pour les nombreuses entrevues pour lesquelles il a été sollicité.

L’exercice lui a apporté des heures de plaisir. Il redécouvre des choses qu’il avait oubliées.

Guy Carbonneau fait maintenant partie des immortels du hockey. L’ex-joueur
de centre spécialisé dans les missions
défensives a reçu hier sa bague du Temple de la renommée des mains de Lanny McDonald, président du conseil d’administration du Temple.

Photo Martin Chevalier

Guy Carbonneau fait maintenant partie des immortels du hockey. L’ex-joueur de centre spécialisé dans les missions défensives a reçu hier sa bague du Temple de la renommée des mains de Lanny McDonald, président du conseil d’administration du Temple.

Retraite en douce

Les athlètes ont l’habitude de dire qu’ils prennent pleinement conscience des beaux moments qu’ils ont vécus après leur carrière. Mais ça ne s’est pas passé exactement ainsi pour Carbonneau.

Après son dernier match avec les Stars de Dallas, il y a près de 20 ans — rencontre qui s’était soldée par une défaite en prolongation en finale de la Coupe Stanley aux mains des Devils du New Jersey —, Carbonneau a jeté son équipement aux ordures.

Son épouse, Line, sa tendre moitié et grande complice depuis 38 ans, était la seule à connaître ses intentions ce soir de juin 2000. Il lui avait annoncé durant la période des Fêtes qu’il arrivait en fin de parcours.

Carbonneau a remercié ses coéquipiers et il est rentré à Montréal sans que la nouvelle de sa retraite soit ébruitée. Il n’a pas tenu de rencontre de presse parce qu’il n’en voyait pas la pertinence.

L’information m’avait été transmise par un beau samedi soir d’été.

Carbonneau ne s’était pas lancé dans un long monologue quand je l’avais joint.

En résumé, c’était terminé. Le temps était venu de passer à autre chose. Il est revenu dans l’organisation du Canadien à titre de directeur du personnel des joueurs. Il a ensuite travaillé pour les Stars avant de revenir avec le Tricolore.

Ses neuf années en gestion et dans le coaching l’ont amené à la fin de la quarantaine. Il avait tourné la page sur sa carrière de joueur. Depuis qu’il est analyste à la télévision, il ne parle à peu près pas, ou si peu, de ses années comme joueur.

Tout ça, c’était bien loin avant son élection au Temple de la renommée du hockey.

Guy Carbonneau

Photo Martin Chevalier

Beaucoup de gens à remercier

Il en entend parler en masse depuis ce jour. Les souvenirs se bousculent dans sa tête.

Les gens qui l’ont appuyé dans les bons comme les moins bons moments viennent au sommet de la liste dans son bilan de carrière.

« Mes parents et ma femme ont fait partie de ça presque tout le temps », souligne-t-il.

Son père n’est plus de ce monde. Sa mère, âgée de 86 ans, accompagne la famille à Toronto. Pour rien au monde elle n’aurait raté la grande consécration de son fils.

« Il y a aussi les joueurs avec qui j’ai joué », continue Carbonneau.

« Je n’ai jamais oublié que le hockey est un sport d’équipe. J’ai connu une belle carrière. J’ai été chanceux.

Il y a eu des débuts de saison où je me disais que l’équipe ne l’aurait pas facile. Mais la plupart du temps, on avait une chance de gagner la Coupe Stanley. C’est un feeling extraordinaire ! »

Modèles à suivre

Ses débuts avec le Canadien suivaient les années des grandes dynasties. Il restait encore des modèles impressionnants de cette belle époque pour le jeune homme de 22 ans qu’était Carbonneau, en 1982.

« J’ai commencé ma carrière aux côtés de Guy Lafleur, Larry Robinson et Bob Gainey », rappelle-t-il.

« J’ai joué plus tard avec Patrick Roy, Sergei Zubov (qui fait aussi son entrée au panthéon ce week-end), Mike Modano et Brett Hull. »

Tous ces joueurs ont leur niche au panthéon. Gainey était le seul attaquant spécialisé dans les missions défensives du groupe au Temple.

Carbonneau croyait-il que son tour viendrait ?

« Je croyais avoir une chance », répond-il.

« Ce n’est pas tant ma fiche offensive que ce que j’ai accompli au fil des années qui m’ont conduit au Temple. Il y a mes trois Coupes Stanley et mes trois trophées Selke. À trois reprises, on m’a reconnu comme le meilleur dans mon métier. »

Créé lors de la saison 1977-1978, le trophée Selke était accordé à ses premières années à des joueurs dont le rôle correspondait à l’image d’un attaquant désigné pour contrer les meilleurs centres adverses.

Guy Carbonneau

Photo Martin Chevalier

Changements avec le temps

Outre Carbonneau et Gainey, qui a remporté cette distinction lors des quatre premières années de son institution, Doug Jarvis, Steve Kasper, Craig Ramsay et Rick Meagher ont été d’autres joueurs de cette catégorie ayant été honorés. On a vu ensuite des marqueurs de 100 points ou plus, comme Doug Gilmour, Sergei Fedorov, Steve Yzerman et Ron Francis l’emporter.

Carbonneau a une explication.

« Le trophée a été créé pour reconnaître le travail de Gainey, qui était un ailier, par contre », souligne-t-il.

« Ils ont réalisé avec le temps que certains joueurs de centre étaient confrontés aux centres les plus productifs. La définition du trophée a changé au gré des changements survenus dans le style de jeu.

Je ne dis pas que des joueurs comme Yzerman et d’autres de son rang n’étaient pas efficaces en défense. Mais ce n’était pas leur priorité. À son arrivée à Dallas, Ken Hitchcock a fait de Mike Modano un joueur qui travaillait dans les deux sens de la patinoire. Mais Mike demeurait davantage un joueur à caractère offensif que défensif. »

Mais comme ces grands noms qu’il affrontait, Carbonneau était le meilleur dans ce qu’il faisait.

Un défi relevé haut la main

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