Le gardien des Sénateurs Craig Anderson
Photo : Getty Images / Minas Panagiotakis
Il n’y a jamais de bon moment pour frapper un mur. De source sûre, ça fait toujours mal, mais peut-être davantage quand il n’y a pas d’écueils à l’horizon.
Cette semaine offrait une occasion en or au Canadien de cimenter son rôle dans l’Atlantique, de prendre sa place, les deux pieds bien ancrés dans le sol, derrière les tonitruants Bruins de Boston.
Le CH a trouvé sur sa route les Blue Jackets de Columbus, les Sénateurs d’Ottawa et retrouvera les Rangers de New York samedi. Toutes des formations moins bien classées que lui, toutes sous la barre de ,500, avant d’affronter le Tricolore du moins.
Pour l’instant, le Canadien a réussi à sauver un maigre point. Ajoutez à cela la défaite en prolongation contre les Devils du New Jersey samedi dernier – ça en fait trois de suite, une première cette saison – et il a récolté seulement deux points sur une possibilité de six contre des adversaires théoriquement inférieurs.
Un mauvais signe, un mauvais moment pour tomber en panne.
C’est frustrant, c’est dommage, mais ce n’est pas parce qu’on joue du mauvais hockey. Nos chances sont là. On semble avoir frappé un mur dans la production et c’est ce qui nous fait mal.
Lors de ces trois revers, le Bleu-blanc-rouge a inscrit seulement 6 buts sur 102 lancers. Il s’est tiré dans le pied contre les Devils et il a carrément manqué d’instinct contre les Blue Jackets et les Sénateurs. Un peu plus de finition lui aurait probablement permis de remporter trois victoires.
Face aux Sénateurs, par ailleurs bien loin d’être aussi mauvais que prétendu, les hommes de Claude Julien ont dominé la rencontre, particulièrement pendant les deux premiers engagements, où leur taux de possession de rondelle avoisinait les 70 %. Avare.
Les occasions y étaient, mais personne n’est parvenu à les concrétiser. L’équipe la plus productive à cinq contre cinq s’est alors posé des questions et s’est agacée un brin.
« C’est certainement frustrant, on a de la difficulté à mettre la rondelle dans le filet, mais on a nos chances. Je suis sûr que ça va rentrer un jour », a indiqué Nick Suzuki, deuxième attaquant pour le temps d'utilisation après Phillip Danault et auteur du seul but de son équipe.
Il s’agissait du scénario typique de la formation qui se fait jouer un vilain tour après n’avoir pas su exploiter les largesses de son adversaire.
Un but de Jean-Gabriel Pageau, qui d’autre, à mi-chemin de la rencontre a donné vie aux visiteurs et les Sénateurs ont su s’accrocher et profiter de la paresse de Tomas Tatar, selon Claude Julien, pour s’arroger le point supplémentaire en prolongation.
Dans sa forme et sur le fond, ce match était un pur cliché. Mais un cliché n’en est pas un pour rien. Il prend souvent sa source quelque part entre la vérité et une légère exagération.
« Le hockey, c’est une question de momentum. Tu domines, tu domines et quand tu n’arrives pas à marquer, ça vient te jouer un peu dans la tête. Après, eux ont de la chance et pas nous. Les deux derniers matchs, c’est ça qui est arrivé », a estimé Phillip Danault.
« On ne peut pas parler de malchance, ce serait une excuse. On doit prendre nos responsabilités pour être meilleur et retrouver notre confiance », a ajouté l’entraîneur.
Le Canadien traverse une séquence de six matchs sur neuf contre des équipes en moins bonne position que lui : deux fois les Devils, deux fois les Blue Jackets, une fois les Rangers et une fois les Sénateurs. Les trois autres duels l’opposent aux Capitals, aux Bruins et aux Flyers.
Comme le CH avait amorcé le tout avec une victoire contre Washington, l’occasion était belle de creuser l’écart, de prendre son envol. Mais il n’a peut-être pas encore les ressources pour décoller et laisser ses adversaires de son sillage, surtout lorsqu’il lui manque deux ailiers gauches d’importance en Jonathan Drouin et Paul Byron.
C’est une équipe en pleine croissance, avec un joli potentiel, mais qui n’a pas encore cette capacité à éviter les murs, même lorsqu’ils semblent faciles à repérer.
En rafale
Il y a toutefois quelques bons morceaux de robot à distribuer. Allons-y d’abord avec Jesperi Kotkaniemi.
Le jeune Finlandais a été plus convaincant face aux Sénateurs et a réussi quelques belles percées en première période qui ont mené à des chances de marquer de qualité. Il a dirigé deux tirs au filet et a passé un peu plus de 14 minutes sur la patinoire. Julien n’a pas hésité à l’envoyer dans la mêlée avec moins de trois minutes à jouer lorsque le match était dans une impasse. L’entraîneur a admis, du bout des lèvres, qu’il avait mieux joué.
Constat similaire pour ce qui est de Charles Hudon. Par sa prestation, le Québécois a rappelé qu’il a les capacités pour s’ajuster à ce niveau de compétition si on lui en donne la chance. Hudon prend les choses avec philosophie, au jour le jour, puisque son quotidien est ponctué de trajets en métro sur la ligne orange. Le Canadien l’a d’ailleurs cédé au Rocket de Laval, peut-être simplement pour ne pas jouer avec le feu dans son cas. Si un joueur admissible au ballottage est rappelé de la Ligue américaine et passe 30 jours dans la LNH ou dispute 10 matchs, il doit être soumis à l’exercice à nouveau.
« La pression vient de moi. Je ne le fais pas pour personne d’autre. Chaque fois que je saute sur la glace, je le fais pour moi. Présentement, je joue bien, je dois juste continuer », a-t-il admis.
Et finalement, Nick Suzuki. L’Ontarien de 20 ans a inscrit son sixième filet de la saison, à égalité au deuxième rang des buteurs chez les recrues de la LNH. Son aisance au centre du deuxième trio crève les yeux. Il a été l’attaquant le plus utilisé après Phillip Danault. On l’a trouvé sur la glace dans la dernière minute de jeu de la troisième période et en prolongation. Après 22 matchs dans la LNH, Suzuki est de tous les combats.
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