Après cinq ans, le réseau Sportsnet a fait ce que la CBC n’a jamais osé réaliser en 31 ans. Don Cherry ne sévira plus à Hockey Night in Canada. Les commentaires qu’il a tenus samedi dernier selon lesquels les immigrants pourraient débourser quelques dollars pour acheter des coquelicots commémoratifs du jour du Souvenir l’ont perdu.
Cherry vit dans un autre monde. Il tient des propos rétrogrades à bien des égards. À commencer par le hockey, où il a fait fortune pour exprimer ses opinions.
Ses convictions politiques ne s’inscrivaient pas dans son mandat. Encore moins ses turpitudes à l’endroit des joueurs québécois francophones, de la société québécoise en général et des joueurs européens, qu’il considérait comme des voleurs de jobs. Il tirait à boulets rouges sur tout ce qui allait à l’encontre de sa vision.
Diviser au lieu d’unir
Durant 20 ans, il a fait la promotion de la violence au hockey sur les ondes de la CBC en encourageant les téléspectateurs à acheter ses cassettes vidéo Rock’em Sock’em Hockey avec l’assentiment des hauts dirigeants de la société d’État, qui vit de nos impôts.
Dans son message annonçant le départ de Cherry hier, le président de Sportsnet, Bart Yabsley, a déclaré que le sport doit unir plutôt que diviser. Cherry a fait tout le contraire durant près de 40 ans.
Vénéré des rednecks
Cela ne le prive pas d’être considéré comme un grand Canadien par une partie du Canada anglais. En 2004, il avait terminé septième lors d’un panel organisé par la CBC à la grandeur du pays, qui consistait à élire le plus grand Canadien de l’histoire.
Il dominait même par une forte marge au cours des premières semaines du scrutin. Il avait été dit que le vote aurait été falsifié afin d’éviter que l’affaire ne tourne au ridicule.
N’empêche que Cherry avait été choisi devant Wayne Gretzky, qui avait terminé 10e, Alexander Graham Bell, inventeur du téléphone, et John. A. Macdonald, premier ministre du Canada lors de l’achèvement de la Confédération canadienne, dont les politiques envers les peuples autochtones ont été condamnées ces dernières années.
Création d’un monstre
En raison de ses bonnes cotes d’écoute, la CBC et Sportsnet, durant un certain temps, le gardaient à leur emploi malgré les conneries qu’il pouvait débiter.
Il y a quelques années, Gilles Néron, auteur du rapport sur la violence au hockey déposé à l’Assemblée nationale du Québec en 1977, m’avait raconté dans une entrevue que Ralph Mellanby, producteur qui l’avait amené à Hockey Night in Canada, ne savait plus quoi faire avec lui. À son grand désarroi, il avait contribué à créer un monstre.
Mellanby, dont le fils Scott est adjoint de Marc Bergevin, avait demandé à son ami Néron de parler à Cherry. Néron n’était pas chaud à l’idée puisque Cherry passait son temps à le rabrouer quand il était question de gestes répréhensibles posés sur la glace dans le cadre de ses interventions.
Ça n’a rien changé, évidemment.
Le sort aura voulu que Cherry tombe le jour de l’année où l’on se souvient de nos soldats morts au champ d’honneur et aux militaires qu’il respecte tant.
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