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Le CH inflige un revers de 3-1 aux Canucks - La Presse

(Vancouver) Même avec une avance de deux buts, deux minutes peuvent parfois paraître bien longues.

Simon-Olivier Lorange Simon-Olivier Lorange
La Presse

Surtout lorsque l’équipe adverse a déjà retiré son gardien depuis un bon moment. Et encore davantage lorsque sautent sur la glace Elias Pettersson et Brock Boeser pour y rejoindre Quinn Hughes, chez qui le mot fatigue ne semble pas trouver de résonance.

Ces deux longues minutes, les joueurs désignés par Claude Julien les ont passées à se défendre contre ce qui constituera l’élite de la LNH pour la prochaine décennie. Et à la sirène finale, ils ont enfin pu souffler. Mission accomplie pour le Canadien, qui a remporté à Vancouver le premier de ses quatre matchs dans l’ouest du pays par la marque de 3 à 1.

À la tête de cette brigade, Phillip Danault. Le joueur de centre était de toutes les actions et a largement contribué à limiter les Canucks à seulement trois tirs cadrés à 6 contre 5.

« Du gros travail », a résumé Carey Price. Bien dit, Carey.

« C’est un peu notre pain et notre beurre, les fins de match comme ça, a quant à lui reconnu Danault après la rencontre. Bloquer des tirs, dégager la rondelle… Tu fais un long shift de deux minutes, mais quand tu rentres au banc, les gars sont contents… C’est une belle fin pour nous. »

Toute la soirée, Danault et ses compagnons de trio ont eu la tâche de stopper Pettersson. Une tâche ingrate s’il en est une, car le jeune prodige, une fois lancé, ne peut virtuellement pas être arrêté. L’unité de Pettersson, complétée par J.T. Miller et Jake Vertanen, a toutefois été blanchie de la feuille de pointage.

Mais le pain et le beurre de Danault, c’est aussi cette passe magistrale à Tomas Tatar que le Slovaque a convertie en but gagnant. Au troisième vingt, en entrée de zone, Brendan Gallagher a remis à Danault, mais celui-ci a trébuché sur le bâton de Tanner Pearson. Malgré sa chute, le numéro 24 a tout de même trouvé Tatar.

Fait rare, le trio était alors réuni en avantage numérique.

« Ça fait deux ans qu’on joue ensemble, on se trouve partout sur la glace, a souligné Danault. Jouer en avantage numérique, c’est un beau bonus. Mais il y a eu le beau jeu de Gally et le beau finish. » Lire ici : Tatar qui, seul devant le filet, a complètement confondu Jacob Markstrom.

« J’ai cherché à déplacer le gardien et j’ai réussi ma feinte. Mais c’était surtout un gros jeu de la part de Phil », a commenté Tatar.

L’entraîneur-chef du Canadien a expliqué que son objectif n’était pas tant de réunir son trio de confiance en avantage numérique. Il a plutôt indiqué, laconique, que « chaque joueur servait bien chacune des positions ».

On veut bien. Mais la combinaison a été drôlement efficace sur ce coup, comme elle excelle soir après soir à cinq contre cinq tout en affrontant le gros trio adverse.

Dans tous les cas, lancer le nom de Phillip Danault dans une discussion sur les gagnants potentiels du trophée Selke semble de moins en moins farfelu.

Le réveil de Domi ?

Un qui a connu l’un de ses meilleurs matchs depuis un bon moment, c’est Max Domi. Responsable en attaque et consciencieux dans sa zone, le petit joueur de centre nous a épargné ses proverbiales bourdes des dernières semaines.

Et ses ailiers en ont profité. Artturi Lekhonen a cadré cinq tirs au but, tandis que Joel Armia a causé des ennuis à la défense des Canucks toute la soirée.

Domi a en outre été à l’origine de deux des buts des siens, offrant notamment une passe magique à Nick Cousins entre les jambes du défenseur Oscar Fantenberg, qui n’a rien compris de la manœuvre. Cousins n’a pas raté sa chance de créer l’égalité.

Domi s’est fait demander s’il s’agissait du meilleur match pour son trio, désormais réuni depuis cinq matchs. Il a estimé que non. « Des fois, la rondelle rentre, des fois pas. » À ce compte, on aurait pu garder sa déclaration de la veille – c’était la même –, mais au moins c’était fait avec un demi-sourire.

Laissons son entraîneur lui envoyer des fleurs : « Il a pris de bonnes décisions. C’était un de ses bons matchs », a dit Claude Julien. Voilà.

Ce dernier l’a d’ailleurs répété plus d’une fois : « J’ai aimé notre match. »

« On s’est améliorés tout au long de la rencontre, a-t-il encore dit. En deuxième période, on a commencé à créer davantage de chances de marquer, et en troisième, notre avantage numérique a pris les choses en main. »

« C’était un bon match sur la route, une grosse victoire et une bonne façon de commencer notre voyage », a-t-il conclu.

Pas grand-chose à rajouter ici. La route jusqu’à Noël s’annonce encore longue, mais elle s’est amorcée du bon pied.

Dans le détail

Le pire de Myer

Si jamais la vie les guide vers le même estaminet, Tyler Myers doit une bonne bière à Artturi Lekhonen. Les officiels ont jugé que le Finlandais avait commis de l’obstruction sur le gardien Jacob Markstrom en deuxième période, ce qui a mené à l’annulation du but que croyait avoir marqué Joel Armia. Ce but refusé a du coup effacé des livres une séquence pitoyable de Myers. Tentant de dégager l’avant de son filet, c’est lui qui a remis la rondelle directement à Armia. Et en première période, alors que les Canucks évoluaient avec un homme en plus, Myers a complètement raté sa sortie de zone ; Phillip Danault a intercepté la rondelle et l’a remise au même Lekhonen, qui n’a pas réussi à marquer. Myers lui doit peut-être deux bières, tout compte fait.

Pénalité dans la confusion

La deuxième période a été le théâtre de deux buts contestés, puis refusés – autant de moments d’angoisse pour les journalistes de la presse écrite qui doivent composer avec le décalage horaire. Quoi qu’il en soit, Adam Gaudette a été privé d’un deuxième but dans ce match après que les arbitres eurent conclu qu’il y avait eu un hors-jeu sur la séquence. Or, au moment du but, l’arbitre avait levé le bras pour signaler une pénalité pour coup de bâton à Nick Cousins. Une fois le verdict rendu (pas de but), les réseaux sociaux se sont enflammés en constatant que Cousins a tout de même dû purger sa pénalité. La note 2 adjointe au règlement 78.7 de la LNH est pourtant claire : si une pénalité est décernée entre le moment du hors-jeu et le but refusé, le joueur devra purger la pénalité. La loi est dure, mais c’est la loi.

Fleury sort la dentelle

Lundi, Cale Fleury a confié à La Presse son intention d’appuyer davantage l’attaque. Force est d’admettre qu’il est passé de la parole aux actes. À deux reprises, en première et en deuxième période, on l’a vu sortir la dentelle et se moquer de son couvreur à la ligne bleue. À la seconde occasion, on l’a même vu habilement transporter la rondelle jusqu’en fond de territoire et la remettre à Nick Suzuki, qui a pu décocher un bon tir. Pendant tout le match, on a vu le même Fleury réussir des passes convaincantes en sortie de zone. Claude Julien ne s’est pas épanché sur la performance de son jeune défenseur mais, sourire en coin, il a quand même mentionné que Fleury « est dans son coin de pays » – il est en fait de la Saskatchewan. « Je pense qu’il était très motivé », a ajouté l’entraîneur-chef.

EN HAUSSE

Max Domi

Récemment, il est souvent apparu dans la case du dessous, mais il faut lui rendre ce qui lui revient : il a disputé un excellent match. Implication soutenue à l’attaque, deux points et 73 % d’efficacité au cercle de mise en jeu.

EN BAISSE

Brett Julak

Dommage pour sa belle confiance retrouvée des derniers temps, car il a connu un match laborieux marqué par des passes risquées dans sa zone.

LE CHIFFRE DU MATCH

1 min 34 s

Temps écoulé entre les deux buts en avantage numérique du Canadien au troisième vingt. Les Canucks ne s’en sont jamais remis.

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