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Réjean Tremblay Les bons conseils de Badou Jack - Le Journal de Montréal

ATLANTA |  Une cicatrice de 95 points de suture, on a l’impression que ça devrait défigurer un homme. Ça dépend peut-être du regard qu’on y porte. Jean Pascal a trouvé la cicatrice énorme. J’ai plutôt trouvé que le chirurgien avait fait un travail extraordinaire.  

On voit la cicatrice dans le front de Badou Jack. Mais c’est une ligne fine qui ne lui enlève rien de son charme.

 Et quand on parle de charme, on parle de classe. Badou Jack, à toutes les fois que je l’ai rencontré, n’a jamais dit un mot contre personne. Avant son combat contre Lucian Bute à Washington, il avait accompagné Bute pour des photos devant le Capitole. Pas un mot de travers.

 Avant son combat contre Adonis Stevenson à Toronto, Badou avait été poli, respectueux, tout en se disant prêt à mener une guerre sur le ring.

 Ben, hier à Atlanta, c’était le même Badou Jack. Calme, posé, en forme et prêt, même si son horrible coupure subie contre Marcus Browne l’a forcé à un arrêt de onze mois.

DES CONSEILS À PASCAL

 Ces deux hommes ne joueront pas aux clowns pour faire plaisir à la plèbe : « Je respecte Jean Pascal. J’ai fait du sparring avec lui il y a quelques années. Avant son combat contre Marcus Browne, il est entré en contact avec moi. Il m’a demandé des conseils pour affronter Browne. Ça me faisait plaisir de lui donner des trucs que j’avais notés. Et soit dit en passant, il a suivi ces conseils à la lettre. J’étais content qu’il gagne et je prenais pour lui en regardant le combat. C’est un guerrier », de raconter Jack après la conférence de presse hier à Atlanta.

« Ces conseils ne s’appliquent pas du tout pour mon style. Je ne regrette pas d’avoir aidé Jean. Je vais livrer le combat le plus dur que je peux. Mais ça n’a rien de personnel. C’est de la business », d’ajouter Badou.

UN JEAN PASCAL TRANQUILLE

 On a connu un Jean Pascal turbulent avant ses grands combats. Qu’on se rappelle les bananes et les masques de singe avec Sergey Kovalev. Sans doute l’extrême où est allé le champion mi-lourd de la WBA. Avant, il y avait eu les dents de requin pour Adrian Diaconu. 

 Hier, il avait l’air d’un homme d’État. Il a accueilli quelques journalistes avant la conférence de presse, répondant longuement et calmement aux questions. En revenant sur le fait qu’il savait ce dont il était capable, qu’il avait confiance en ses moyens et que personne n’entrerait dans sa tête pour le pousser à la retraite. 

 « Quand on fait affaire avec deux gentlemen, ça donne une promotion de gentlemen », a-t-il noté en descendant de la scène. « Badou fait tout bien dans un ring. Ça va être à moi à trouver des solutions. Ça va être un bon combat », de dire Pascal.

ELBIALI EN SOUS-CARTE

 La vie est drôlement faite. Il y a deux ans, en décembre 2017, on couvrait le combat de retraite de Jean Pascal. Il affrontait un jeune espoir de Miami en pleine ascension. Ahmed Elbiali. Le réseau PBC en avait fait sa tête d’affiche et tous les bonzes de Al Haymon faisaient la révérence devant le futur champion du monde.

 Ce soir-là, Elbiali a reçu une terrible leçon. Au point de se retourner vers son père avant le sixième round pour lui demander de le sortir de cet endroit. Deux minutes plus tard, son coin jetait l’éponge.

 La retraite de Pascal s’est vite transformée en trois combats de championnat du monde. Une défaite contre Dmitry Bivol et une percutante victoire contre l’invaincu Marcus Browne pour redevenir champion du monde régulier de la WBA. Dix ans après sa première conquête du titre. Et maintenant Badou Jack.

 Et voilà qu’Ahmed Elbiali s’est remis de sa défaite. Il a livré quelques combats de remise en confiance et demain soir à Atlanta, il va faire partie de la sous-carte de Jean Pascal. 

UN GROS CAMP À PORTO RICO

 Pascal était de belle humeur. Il ne semblait pas trop souffrir de sa coupure de poids : « Quand c’est bien fait, ça se passe bien. C’est le gras qu’il faut éliminer pendant le camp. Quand il ne reste plus que l’eau à couper, ça fonctionne », a expliqué Stéphan Larouche, heureux comme un poisson dans l’eau fraîche. 

 Pascal a travaillé dur à Porto-Rico. Dans le gym, la température montait souvent à 40 degrés : « Mais j’ai fait attention de ne pas laisser mes forces dans le gym. En vieillissant, on se connaît encore mieux », a ajouté Pascal.

 Il est jeune pour un homme. Vieillissant pour un boxeur. 37 ans.

Le plus grand francophone

Jean Pascal adore se lancer des défis, défoncer des marques. Il souligne en insistant à peine que chez les 175 livres, ils sont rarissimes ceux qui ont reconquis un championnat du monde avec un intervalle de dix ans.  Ce qui l’allume, même si son entraîneur Stéphan Larouche lui conseille de ne pas en parler, c’est de devenir le plus grand boxeur francophone de l’histoire. 

 « Contre Badou Jack, ce sera mon douzième combat de championnat du monde. Je ne pense pas qu’un francophone quelconque dans l’histoire de la boxe en ait livré autant. Qu’ils soient de la France ou de n’importe quel pays francophone du monde », dit-il sans trop insister.

 Mais sa fierté est palpable. Et on se rappelle que pour affronter Adrian Diaconu, Pascal portait une culotte bleue aux couleurs du Québec.

 Après vérification, de son premier combat de championnat du monde WBC contre Carl Froch en Grande-Bretagne, jusqu’à Badou Jack pour le titre WBA demain soir, Jean Pascal se sera battu douze fois pour un titre mondial. Il a raison. 

 On dira ce qu’on voudra...

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