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Fin bizarre d'un feuilleton rocambolesque - Le Journal de Montréal

Gary Stern, l’un des deux nouveaux propriétaires des Alouettes, a fait rire les journalistes quand il a lancé la période des questions, hier. « S’il vous plaît, soyez gentils ! » a-t-il lancé.

Était-ce une boutade ou confiait-il ses états d’âme du moment ?

Le deuxième choix apparaît comme le bon. Stern savait que l’arrivée de deux hommes d’affaires unilingues anglophones de Toronto à la tête des Alouettes serait perçue d’un drôle d’œil.

Dans son allocution, il n’a pas manqué de vanter généreusement les mérites du Québec, où il brasse des affaires avec son beau-père Sid Spiegel, qui a fondé la Crawford Steel, établie à North York, en 1944. L’entreprise possède deux centres de distribution en territoire québécois, l’un à Rouyn-Noranda et l’autre dans le parc industriel de
Longueuil, les deux opérant sous la raison sociale Acier CMC.

Fini l’anonymat

Gérer une aciérie et gérer une équipe sportive sont toutefois deux choses bien différentes en matière de visibilité. Jusqu’à dimanche, très peu d’entre nous, pour ne pas dire personne, ne connaissaient MM. Stern et Spiegel, que son gendre décrit comme quelqu’un de très discret. À titre de nouveaux copropriétaires des Alouettes, ils auront des comptes à rendre à leur clientèle qui, a-t-on besoin de le dire, s’est passablement érodée au cours des dernières années.

Leur entrée en scène rappelle celle de George Gillett comme propriétaire du Canadien, en 2001. Personne ne les a vus venir.

Dans les deux cas, des Québécois étaient sur les rangs. Serge Savard et René Angelil, notamment, avaient sondé le terrain pour acheter le Tricolore. Lors de l’annonce de la vente à l’Américain Gillett, Savard m’avait dit qu’il serait allé de l’avant s’il avait su que la Caisse de dépôt était prête à financer le prêt qui fut consenti à Gillett.

Ce dernier a réalisé une bonne affaire. Il a acheté le Canadien et ce qui s’appelait alors le Centre Molson pour 275 millions de dollars canadiens pour les vendre, huit ans plus tard,
550 millions de dollars canadiens au groupe dirigé par Geoff Molson.

Lapointe avait le profil idéal

Les équipes de la Ligue canadienne de football valent beaucoup moins, évidemment.

Combien ?

Le sujet est peu documenté. Mais les Alouettes n’ont pas de propriétés. Le stade Percival-Molson, où ils disputent leurs matchs, le terrain d’entraînement situé derrière le Stade olympique, les bureaux des opérations football qui s’y trouvent et les bureaux administratifs situés au centre-ville sont des locations.

Sans vouloir discréditer le duo Spiegel-Stern, la fin du long feuilleton rocambolesque que nous a servi le commissaire de la Ligue canadienne, Randy Ambrosie, est à la fois bizarre et décevante. On aurait aimé que l’équipe passe entre les mains d’intérêts
québécois.

L’ancien porte-couleurs des Alouettes, Éric Lapointe, et l’homme d’affaires Vincent Guzzo étaient sur les rangs. Lapointe, qui comptait le comédien et scénariste Louis Morissette parmi ses partenaires, montrait le profil idéal.

J’ai tenté de rejoindre Lapointe hier, mais en vain. Ce serait intéressant d’entendre ce qu’il a à dire.

Problèmes de financement

Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Selon Ambrosie, ces candidats ont procédé à des changements au sein de leur groupe en cours de route et n’arrivaient pas à ficeler leur montage financier. 

Les frères Peter et Jeffrey Lenkov, d’anciens Montréalais vivant en Californie, ainsi que Clifford Starke, un autre ex-Montréalais possédant des entreprises à travers le monde, ne faisaient pas sérieux.  

Ambrosie a dit aussi qu’il privilégiait qu’une équipe appartienne à un nombre restreint d’investisseurs plutôt qu’à un groupe formé de plusieurs personnes.

Or, les Eskimos d’Edmonton appartiennent à  80 actionnaires. En 2004, les Roughriders de la Saskatchewan, qui appartenaient jusque-là à la communauté, ont précédé à la vente de quatre blocs d’actions. Les Blues Bombers de Winnipeg opèrent à titre d’organisation sans but lucratif (OSBL).

La chance au coureur

Cela dit, l’idée n’est pas de démolir le duo Spiegel-Stern. Les deux hommes sont sûrement animés de bonnes intentions. Stern veut la coupe Grey dès cette année !

Remarquez bien que tout est possible dans la LCF. Les Argonauts de Toronto ont remporté les grands honneurs en 2017 avec Jim Popp à titre de directeur général et Marc Trestman au poste d’entraîneur-chef, eux qui avaient terminé derniers l’année précédente avant d’être vendus à Larry Tanenbaum, président du conseil d’administration de Maple Leaf Sports & Entertainment, en association avec Bell Media.

Sur le terrain, les Alouettes semblent être repartis dans la bonne direction. Khari Jones apparaît comme l’homme de la situation au poste d’entraîneur-chef. Vernon Adams a montré de belles choses à la position de quart l’année dernière.

L’organisation a encore beaucoup à faire sur le plan sportif. Elle doit redorer son image auprès du public. Mais il faut donner la chance au coureur.

La primeur obtenue par mon collègue Mathieu Boulay voulant que Mario Cecchini soit nommé président sous peu est une bonne nouvelle. Il y a quelques années, quelqu’un m’avait confié que Cecchini était intéressé par le poste après que Larry Smith eut mis les voiles. Il espérait recevoir un appel, mais il semble que le téléphone n’ait pas sonné.

Cecchini est en plein l’homme dont les Alouettes ont besoin à la présidence. Il possède une longue expérience dans le monde de la radio, de la publicité et du marketing, ainsi que de nombreux contacts dans ces milieux, tant à Montréal qu’à Toronto.

Ce serait un gros atout.

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