MIAMI | Un peu à l’image des tavernes d’une époque révolue, il aura fallu longtemps, bien trop longtemps, pour que les portes d’un univers conservateur comme la NFL s’ouvrent toutes grandes à la gent féminine. Mais voilà que chez les 49ers, Katie Sowers brise les barrières en devenant la première femme entraîneuse à prendre part au Super Bowl.
Et tant qu’à défoncer une porte, aussi bien faire coup double, puisque Sowers, 33 ans, se veut aussi la première entraîneuse à afficher ouvertement son homosexualité. Elle est sortie du placard en 2017, à ses premiers pas avec l’équipe.
Dans une ligue où la testostérone règne, la jeune dame s’est imposée comme une icône pour toutes celles qui croyaient une telle ascension impossible. Encore plus sous les projecteurs de Miami en cette semaine sainte du ballon ovale.
« J’ai toujours eu le sentiment que mes joueurs m’ont perçue comme leur entraîneuse, et pas comme une femme entraîneuse. Le fait que je sois une femme fait du bruit parce qu’il est important que les gens puissent réaliser qu’il y a de la place pour la diversité dans ce sport.
Je comprends qu’on fasse tout un cas que je sois une femme au Super Bowl, mais nous saurons que cette histoire sera un succès quand le fait de parler d’une femme entraîneuse ne sera plus une manchette », a-t-elle expliqué au Journal.
Une « coach cool »
Sowers a fait son chemin vers la NFL, d’abord comme joueuse au sein de la Women Football’s Alliance.
Aussi friande de basketball, elle s’est adonnée en 2016 à diriger l’équipe de la fille de Scott Pioli, qui était alors l’adjoint du directeur général des Falcons d’Atlanta. Il n’en fallait pas plus pour convaincre Pioli et les Falcons de lui donner une première chance avec un poste d’assistante à l’offensive lors de la séance d’entraînement.
Son patron du moment, le coordonnateur offensif Kyle Shanahan, a ensuite accepté le poste d’entraîneur-chef des 49ers en 2017, et Sowers l’a suivi à San Francisco, d’abord dans un rôle à temps partiel.
Avant la présente saison, elle a été promue à un poste à temps plein, elle qui travaille principalement avec les receveurs.
« Parmi tous les entraîneurs que j’ai eus, elle est l’une des plus cool », a souri le vétéran de 10 saisons, Emmanuel Sanders.
« Elle est relaxe et on a besoin de ça dans une industrie où c’est constamment le chaos et le stress. Tu as besoin d’une voix rassurante qui te dit que tout sera correct. »
Grandes ambitions
Celle qui était enseignante dans une école primaire, il y a 10 ans à peine, réalise pleinement le chemin parcouru.
« Je voulais devenir entraîneuse, enseignante ou conseillère. Je me suis retrouvée avec les trois métiers en un. C’est ce que je voulais faire et je suis heureuse d’être considérée comme une pionnière. Je sais que plusieurs filles plus jeunes observent mon parcours, et peut-être que leur voie est un peu plus tracée maintenant.
C’est surréaliste pour moi d’être au Super Bowl. Mais ce qui est le plus important, plutôt que d’être la première femme à y arriver, c’est surtout de ne pas être la dernière », a affirmé celle qui n’a pas hésité la moindre seconde lorsqu’une journaliste lui a demandé s’il était possible de rêver à devenir entraîneuse en chef.
« Absolument ! » a-t-elle tranché.
Duel de rêve
Comme si l’inspirant cheminement de Sowers n’était pas déjà assez grandiose, le duel de dimanche opposera ses 49ers actuels aux Chiefs de son enfance.
Originaire de la petite ville de Hesston, au Kansas, la jeune partisane de l’époque a grandi à trois heures de route de Kansas City.
« C’est un rêve qui se réalise. Si j’avais eu à écrire le scénario parfait avant la saison, j’aurais dit que le Super Bowl idéal opposerait les Niners aux Chiefs. »
Ne manque plus que le titre de première entraîneuse championne du Super Bowl pour bien couronner le tout.
Le match dédié à Kobe Bryant
Partout à travers le monde, des millions d’amateurs de basketball sont éprouvés par le décès tragique de Kobe Bryant. Ce départ soudain a évidemment eu des répercussions à Miami, et personne n’est mieux positionné que le demi de coin des 49ers Richard Sherman pour commenter la triste nouvelle.
Plusieurs athlètes de différents sports ont été inspirés par la légende des Lakers de Los Angeles, même s’ils n’ont pas forcément côtoyé Bryant.
Pour Sherman, c’est une tout autre histoire. Il a grandi dans le sud de la Californie en vénérant le basketteur. Lorsqu’il est lui-même devenu un joueur étoile avec les Seahawks de Seattle, avant de passer aux 49ers, Sherman a régulièrement rencontré son héros.
« C’est vraiment triste. J’ai perdu un ami et un mentor. Il signifiait beaucoup pour ce monde, il n’y a rien que je puisse dire pour exprimer tout l’impact positif qu’il a eu sur ma vie et celle des autres.
Je sais exactement comment il aurait voulu que je réagisse dans ce moment. Il me dirait d’arrêter de faire l’enfant, de faire un homme de moi et d’aller gagner ce Super Bowl en son honneur. C’est ce que nous allons essayer de faire, en jouant du football dominant, comme il aurait voulu », a-t-il insisté.
En décembre 2017, Sherman a subi une déchirure du tendon d’Achille et il a tenu à quitter le terrain en marchant, comme l’avait fait Kobe Bryant sur le court quatre ans plus tôt.
« Nous sommes deux animaux différents, mais la même bête. Nous sommes faits de la même manière et je savais que je devais faire comme lui », a-t-il confié.
De retour au Super Bowl
Sherman en sera à son troisième Super Bowl, mais son premier avec les 49ers, une organisation qu’il a détestée à s’en confesser à titre de rival de division, de 2011 à 2017.
Il affirme toutefois qu’il n’a pas hésité à se joindre à l’ennemi en 2018.
« À mon année de repêchage, les 49ers voulaient me sélectionner, mais Jim Harbaugh (l’entraîneur-chef de 2011 à 2014) ne voulait pas de moi. Honnêtement, je me suis occupé de le sortir de la ligue, et quand j’y suis arrivé, je n’avais plus la moindre animosité envers cette organisation », a-t-il lancé.
Difficile de s’ennuyer quand Sherman active le verbomoteur...
En bref...
Encensé par Andy Reid
L’entraîneur-chef des Chiefs, Andy Reid, a souvent été questionné sur Laurent Duvernay-Tardif et il ne se laisse jamais tordre un bras pour sortir l’encensoir.
« Il est un gars intelligent, un docteur. Il a été à une grande université, mais qui n’est pas du niveau de celles aux États-Unis en termes de production de joueurs de football. Il a eu toute une marge à combler pour devenir le joueur qu’il est aujourd’hui », a-t-il louangé, ajoutant qu’il s’attendait à ce que son garde à droite demeure un Chief à long terme.
« Il adore le football et je n’ai pas le sentiment qu’il est prêt à devenir médecin tout de suite. Je m’attends à d’autres années avec nous pour continuer de le voir grandir. »
La ville tremble !
Le séisme d’une magnitude de 7,7 qui a frappé dans la mer des Caraïbes mardi a fait écho jusqu’au cœur de Miami. Dans le centre-ville, en plein après-midi, quelques édifices en hauteur ont dû être évacués après que des tremblements eurent été ressentis. Plus de peur que de mal, toutefois, puisque les autorités policières n’ont rapporté aucune blessure.
La NFL a aussi fait savoir qu’aucune des activités associées au Super Bowl n’avait été touchée. Par le passé, la tenue du Super Bowl avait déjà été affectée par diverses sautes d’humeur de dame Nature. Pour ceux qui se poseraient la question, votre humble serviteur, trop concentré à rédiger ses écrits du jour, n’a pas ressenti la moindre vibration. Ça risque de remuer davantage au Hard Rock Stadium dimanche soir.
Les visiteurs y collent
Premier constat après deux jours à Miami : tout est étendu. Entre les hôtels des médias qui sont situés dans le secteur de l’aéroport, la salle des médias qui est abritée dans le centre des congrès de Miami Beach, les hôtels des Chiefs et des 49ers, ainsi que le Hard Rock Stadium, il faut calculer de longues minutes de transport.
Toutefois, absolument rien à redire sur la chaleur des locaux et des bénévoles. Plus tôt cette semaine, le maire du comté de Miami-Dade, Carlos Giménez, mentionnait d’ailleurs que ceux qui vont débarquer en ville pourraient avoir l’envie irrésistible d’y rester. « Il y a 60 % des habitants de Miami qui sont originaires d’ailleurs. Les gens viennent ici de partout non pas pour visiter, mais pour y vivre », a-t-il dit. On va méditer là-dessus...
SAVIEZ-VOUS QUE...
- Les Cardinals de l’Arizona ont été les premiers, en 2015, à donner une opportunité à une femme, Jen Walter, de faire partie du personnel d’entraîneurs, à titre de stagiaire.
- Avant cette saison, les Buccaneers de Tampa Bay ont à leur tour réalisé une première en embauchant deux femmes comme entraîneuses (Maral Javadifar comme assistante au conditionnement et Lori Locust comme assistante à la ligne défensive).
- Il y a huit femmes dans la NFL qui ont occupé cette saison des postes d’entraîneuses, dont quatre à temps plein.
« C’est une excellente nouvelle. Le football est l’un des seuls sports où le pendant féminin est moins présent. C’est important de mettre les femmes à l’avant-plan dans le sport.»
– Laurent Duvernay-Tardif, garde des Chiefs, au sujet de Katie Sowers
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