
Quelle part des insuccès du Canadien revient réellement à Trevor Timmins? Comment faire un portrait juste de ses bons et moins bons coups depuis son entrée en poste en 2003? Lorsque vient le temps d’évaluer le travail de l’homme qui supervise le recrutement amateur du Tricolore, les chiffres en disent long. Mais sur le podium comme sur la glace, les impondérables sont nombreux.
À l’ère du plafond salarial, la preuve n’est plus à faire que le succès passe par la qualité du recrutement et du développement dans la LNH. C’est avec cette recette que les Blackhawks, les Kings et les Penguins, notamment, ont pu garnir leur banque de talent; profiter d’aubaines chez leurs joueurs recrues; se permettre de transiger pour obtenir les pièces manquantes; et ultimement, remporter la coupe Stanley. Et alors qu’à Montréal, la profondeur de l’organisation n’a jamais autant été remise en doute, il semble se faire tard pour le grand manitou du recrutement amateur du Tricolore.
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Cinq années fastes suivies de 10 ans de vache maigre... C’est de cette façon que plusieurs ont résumé le travail de Timmins au cours des derniers mois. Et ce n’est pas un portrait entièrement faux. Le CH a repêché 42 joueurs depuis 2003 qui ont joué dans la LNH. De ce nombre, plus de la moitié ont été sélectionnés dans les cinq premières années Timmins (23 sur 42). C’est donc dire qu’au cours des 10 années suivantes, seulement 19 joueurs repêchés ont disputé une rencontre dans la Ligue nationale. À peine deux par année.
Mais pour que Timmins ait réussi à remplir la banque de talent du Canadien, encore faut-il qu’il ait eu les choix pour le faire. En établissant une échelle à partir des choix de première et deuxième rondes des 30 équipes de la LNH depuis 2003 (Vegas exclu), on peut se donner une bonne idée de la qualité des choix qu’une équipe a eus à sa disposition au cours de cette période. Ainsi, même si aucune échelle statistique n’est parfaite pour cette évaluation en raison de la qualité des cuvées, qui diffère d’une année à l’autre, supposons que :
- - Un premier choix au total vaut 7 points
- - Un 2e ou 3e choix au total vaut 5 points
- - Un choix 4 à 10 vaut 3 points
- - Un choix 11 à 30 vaut 2 points
- - Un choix de 2e ronde vaut 1 point
On en arrive au portrait suivant pour les séances de sélection de 2003 à 2017 :
Qualité des choix que les équipes ont eus à leur disposition depuis 15 ans
1. EDMONTON : 28+ 5+ 12 + 18 + 14 = 77PTS
2. FLORIDE : 7+ 20+ 12 + 16 + 18 = 73PTS
3. ARIZONA : 0 + 10+ 15 + 26 + 17 = 68PTS
4. CHICAGO : 7+ 10+ 3 + 20 + 26 = 66PTS
5. COLUMBUS : 0 + 10+ 24 + 12 + 18 = 64PTS
6. BUFFALO : 0 + 10+ 12 + 22 + 19 = 63PTS
7. ST LOUIS : 7+ 0 + 3 + 28 + 22 =60PTS
8. ANAHEIM : 0 + 5+ 9 + 28 + 18 = 60PTS
9. COLORADO : 7+ 10+ 9 + 12 + 21 = 59PTS
10. NY ISLANDERS : 7+ 0 + 18 + 20 + 14 = 59PTS
11. WASHINGTON: 7 + 0 + 6 + 32 + 14 = 59 PTS
12. WINNIPEG: 0 + 10 + 21 + 16 + 12 = 59 PTS
13. TAMPA BAY: 7 + 10 + 6 + 18 + 17 = 58 PTS
14. BOSTON : 0 + 5+ 9 + 24 + 19 = 57PTS
15. CAROLINE : 0 + 10+ 15 + 14 + 16 = 55PTS
16. PITTSBURGH : 14+ 10+ 3 + 12 + 14 = 53PTS
17. DALLAS : 0 + 5+ 6 + 22 + 20 = 53PTS
18. LOS ANGELES : 0 + 5+ 6 + 24 + 16 = 51PTS
19. MONTRÉAL : 0 + 5+ 9 + 22 + 14 = 50PTS
20. PHILADELPHIE : 0 + 10+ 6 + 22 + 11 = 49PTS
21. VANCOUVER: 0 + 0 + 18 + 20 + 9 = 47 PTS
22. OTTAWA : 0 + 0 + 9 + 26 + 12 = 47 PTS
23. TORONTO: 7 + 0 + 15 + 12 + 12 = 46 PTS
24. NEW JERSEY : 7+ 0 + 6 + 18 + 14 = 45PTS
25. MINNESOTA : 0 + 0 + 15 + 18 + 12 = 45 PTS
26. CALGARY : 0 + 0 + 12 + 22 + 11 = 45 PTS
27. NASHVILLE : 0 + 0 + 9 + 18 + 18 = 45 PTS
28. SAN JOSE : 0 + 0 + 12 + 18 + 14 = 44 PTS
29. NY RANGERS : 0 + 0 + 9 + 20 + 15 = 44 PTS
30. DETROIT : 0 + 0 + 3 + 16 + 17 = 36 PTS
Selon ce calcul, le Canadien est donc la 19e équipe ayant disposé des meilleurs choix au cours des 15 dernières années. En d’autres mots, pour toutes sortes de raisons (performances de l’équipe, choix transigés ou autres), on peut affirmer que Timmins n’a pas été très gâté depuis son arrivée à Montréal.
En prenant cette facette en ligne de compte, le responsable du recrutement a-t-il fait le travail? A-t-il pu maximiser ses choix en les transformant en joueurs de la LNH, qui plus est, en joueurs d’impact dans la LNH? Comme Timmins est 19e pour la qualité des choix à sa disposition depuis 2003, doit-on exiger qu’il se classe au moins 19e pour la qualité des joueurs repêchés et leur production?
Ce soir, dès 21 h 30, L’Antichambre livrera l’autre partie de la réponse. Combien de matchs ont disputés les joueurs sélectionnés par le Canadien depuis 2003? Combien de points ont-ils obtenus? Et surtout, où se situe le Tricolore sur ce plan parmi les autres formations au cours des 15 dernières années? Évidemment, même si les matchs joués et les points ne veulent pas tout dire au hockey, l’exercice devient pertinent pour faire ce type d’évaluation.
En juin prochain, avec 10 sélections en poche lors du prochain repêchage de la LNH, Timmins n’aura jamais eu autant de choix à sa disposition depuis que l’encan amateur est passé de 9 à 7 rondes en 2005. En fait, la dernière fois qu’il en avait eus autant, c’était en 2007, la fameuse cuvée en or McDonagh-Pacioretty-Subban. Ajoutez à ça un choix potentiel parmi le top-3 au total et le fait que 5 des 10 choix sont dans les deux premières rondes (une 1re depuis 1982 à Montréal) et vous avez les ingrédients du succès. Encore faut-il que le chef ne rate pas son coup.
Car à travers l’interminable tempête que représentent la saison 2017-2018 du Canadien et celle de son club-école à Laval, les partisans peuvent s’accrocher à un espoir de jours meilleurs. Celui de voir Timmins frapper un grand coup lors de la séance de sélection 2018. Une chose est sûre. Cette fois, il aura les munitions pour le faire. L’échec n’est pas une option.
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