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ATLANTA – C’est déjà assez stressant de rencontrer son nouveau beau-père, mais imaginez quand il s’agit de l’entraîneur des Packers de Green Bay. Voilà l’histoire vécue par Zac Taylor, l’entraîneur des quarts des Rams de Los Angeles, dont le beau-père est nul autre que Mike Sherman.
Taylor a déjà raconté cette première rencontre. Il était alors le quart-arrière de l’Université Nebraska et Sherman étudiait des séquences vidéos quand le moment s’est produit. Taylor s’est donc dit qu’il pourrait faire bonne impression en démontrant ses connaissances du football, mais il s’est totalement gouré dans son analyse d'un jeu.
Malgré cette gaffe, Sherman n’a pas empêché sa fille de le fréquenter et il a même osé embaucher son gendre quand il a fait le saut à l’Université Texas A&M.
« Je l’avais embauché comme graduate assistant et il m’aidait sans être sur le terrain pour la première année. Je peux vous dire que ma fille n’était pas très contente de son père. Il devait mériter sa place sur le terrain et il l’a fait sans aucun doute. Il a accompli du bon travail au sein de l’attaque », a raconté Sherman au RDS.ca.
Taylor reconnaît que celui qui dirige maintenant les Alouettes de Montréal a commis un risque. Toutefois, il a également vu l’autre côté de la médaille.
« C’est vrai que c’était audacieux. Mais le fait d’être embauché par quelqu’un de la famille m’a imposé de la pression sur les épaules, je voulais être à la hauteur du défi. J’ai apprécié tout ce qu’il a fait pour moi et il a eu un impact majeur dans ma façon de voir le jeu et de traiter mes collègues », a répondu Taylor, au RDS.ca, lundi soir.
Pour ceux qui ne le savent pas, Taylor sera le nouvel entraîneur-chef des Bengals de Cincinnati. Il ne reste que l’annonce officielle, mais la présentation du Super Bowl retarde cette étape.
Aux dires de Sherman, Taylor n’avait pas à s’inquiéter de l’enquête que les Bengals allaient mener à son sujet. Sherman avait déjà fait le travail de détective.
« Je me souviens de lui avoir dit " Tu n’as pas besoin de t’inquiéter que quelqu’un fouille sur toi parce que je l’ai déjà fait avant que tu maries ma fille et je vais continuer de le faire tant que tu seras marié avec elle " », a lancé Sherman en riant, mais avec un gros fond de vérité.
S'inspirer de McVay sans le copier
Taylor se verra donc confier les rênes d’une équipe de la NFL pour la première fois de sa vie. Son poste le plus important a été celui de coordonnateur offensif avec les Dolphins (2015) et les Bengals (2016). Nul doute, il a bénéficié de l’effet Sean McVay, son patron avec les Rams, qui charme bien des observateurs du football.
« Si on ne parle pas de football, la plus grande force de Sean est sans aucun doute sa manière de traiter les gens. Il parvient à motiver les joueurs et son personnel d’une façon unique. Tout le monde souhaite élever son niveau de contribution parce que son respect est frappant », a indiqué Taylor.
L’entraîneur de 35 ans devra cependant éviter le piège de trop vouloir ressembler à McVay.
« Je lui ai souvent répété d’être lui-même. Souvent, des personnes essaient de devenir l’entraîneur qu’ils viennent de quitter. McVay a son propre charisme, sa personnalité. Zac doit garder son identité sinon les joueurs vont remarquer que ce n’est pas vrai. Ils ne répondent pas bien à la bull shit, ils le font à l’honnêteté et la vérité », a exprimé Sherman.
John Fassel, le coordonnateur des unités spéciales des Rams, n’affiche aucune crainte à cet égard.
« La chose la plus importante, c’est qu’il est bon pour bâtir de solides relations avec les autres. Ses connaissances de football ne sont pas une inquiétude. Il faut apprendre de ceux qu’on a côtoyés, mais il faut demeurer soi-même et je crois qu’il le fera. Sa personnalité est très intéressante aussi », a relaté Fassel.
Ce nouveau défi avec les Bengals permettra à Taylor de prouver qu’il n’était pas le responsable des déboires des Dolphins (fiche de 6-10) en 2015.
« Bien sûr, ce ne fut pas la meilleure année, on a éprouvé des ennuis, mais parfois on doit traverser des épreuves pour grandir dans son domaine. C’était une superbe occasion de pouvoir sélectionner les jeux. Tu finis par en apprendre beaucoup sur toi-même comme entraîneur. Je ne dirais pas que c’est une cicatrice que je porte, mais ce fut un grand apprentissage. J’en retiens des leçons tous les jours avec les Rams », a-t-il reconnu.
Taylor a retrouvé toute sa confiance sous les ordres de McVay.
« Quand tu travailles avec un entraîneur qui est ouvert à des suggestions de tout le monde, ça facilite notre travail. On sent que notre rôle est important », a décrit Taylor.
Les résultats des Bengals en 2019 sont difficiles à prédire. Après tout, il ne misera pas sur Jared Goff comme quart-arrière ni sur Todd Gurley comme porteur de ballon. Par contre, personne ne devrait se plaindre d’une attaque créative comme celle des Rams. D’après Taylor, ce système découle du « West Coast offense » avec une évolution. Il cite des influences de Jon Gruden, Mike Shanahan, Gary Kubiak et Mike Holmgren notamment.
On aurait facilement pu croire que Sherman se déplacerait à Atlanta pour assister au Super Bowl, mais il a plutôt choisi de demeurer à Montréal pour la préparation du marché des joueurs autonomes. Côté prédiction, vous pouvez deviner sa réponse.
« Je vis au Massachussetts quand je ne suis pas à Montréal donc j’ai énormément de respect pour les Patriots et Bill Belichick, mais je dois rester fidèle à la famille. On est excités de voir les Rams au Super Bowl et ce sera encore plus fascinant s’ils parviennent à l’emporter », a conclu Sherman.
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