
Keith Kinkaid
Photo : La Presse canadienne / John Locher
LAS VEGAS – Vegas, un deuxième match en 24 heures, le gardien auxiliaire devant le filet, un retard de deux buts en troisième période : tous les éléments étaient réunis pour que le Canadien baisse les bras. Et pourtant.
Quoi de mieux qu’une petite vérité de La Palice pour se recentrer sur l’essentiel après cette victoire à l’arraché contre les Golden Knights, jeudi soir.
« C’était rien de beau ce soir, mais les buts comptent de la même façon », a résumé Claude Julien.
Même Jonathan Drouin, qui a enfilé son septième but avant la fin du mois d’octobre, lui qui en a inscrit 18 la saison dernière, l’a parfaitement compris.
Au lieu d’essayer de se dégager l’angle parfait, il a tenté une petite feinte et a simplement envoyé la rondelle au filet, qui a rebondi sur Brayden McNabb, pour créer l’égalité 2-2 en deuxième période.
Chacun des buts marqués par le CH portait le sceau de l’effort, de l’acharnement, du désir de vaincre en dépit d’une fatigue manifeste.
« On avait besoin de tout le monde, surtout vers la fin. Autour du filet, on s’est sali le nez et c’est le moyen qu’on a trouvé pour marquer des buts », a ajouté l’entraîneur du Tricolore.
Une image vaut mille mots.
On a douté un brin de la symbiose de cette formation en début de campagne devant des performances inabouties, plutôt loin de l’entrain constant affiché l’an dernier, mais force est de constater que le Tricolore possède encore en lui cette combativité.
Keith Kinkaid est un nouvel arrivant dans ce vestiaire. Ce qu’il y voit semble vraiment l’impressionner.
Les gars sont incroyables ici. Je n’ai jamais vu un groupe comme celui-là.
Pourquoi donc?
« Ils assurent mes arrières à tous les matchs. Je leur en dois une. Maintenant que cette première victoire est acquise, j’espère que ça va faciliter les choses », a lancé le gardien.
Kinkaid lui-même a connu un match en montagnes russes : des larcins dignes d’Arsène Lupin, dont un, magnifique, devant Mark Stone alors que le match était égal 2-2 en deuxième période, et des cadeaux des plus généreux. Le collègue de Carey Price s’en voulait d’ailleurs sur deux des quatre buts accordés.
Il a paru faible lorsque Cody Glass l’a déjoué d’un faible tir à travers le trafic qui lui a glissé entre les jambes. Cela a permis à Vegas de se détacher en début de troisième période. Moins de quatre minutes plus tard, Mark Stone profitait d’une mauvaise sortie du gardien pour doubler l’avance.
Les jeux semblaient faits. Le CH s’est simplement attelé à la tâche. La chance a tourné.
Tomas Tatar a marqué de la poitrine en bloquant un dégagement au vol de Stone. Une rondelle a ricoché sur Brendan Gallagher dans l’enclave et c’était de nouveau l’impasse.
Soudainement, le Canadien a inscrit 19 buts en troisième période, le troisième total dans la ligue.
Lorsque le match est égal après 40 minutes, Montréal a une fiche de 3-1-0. De précieux points récoltés lors de matchs serrés.
« C’est exagéré de dire que c’est un vol. On a travaillé tellement fort, on a travaillé pendant 60 minutes. Je ne pense pas qu’on méritait que ce soit 4-2 en troisième. Je comprends ton terme, mais je ne pense pas que ç’aurait dû être 4-2. C’est une belle victoire de caractère pour l’équipe. C’était beau à voir », a estimé Phillip Danault, auteur d’un quatrième but à ses deux derniers matchs dans le Nevada.
L’effort était beau à voir, d’accord. Pour le reste…
Pressé de toutes parts par les attaquants, le CH a commis énormément de revirements dans son territoire pour offrir des deuxièmes et des troisièmes chances de marquer aux Golden Knights sur des jeux éteints, en apparence.
Sans parler de Kinkaid et de sa grande inconstance, un phénomène répété dans chacun des matchs qu’il a disputés.
Certes, ses statistiques après trois rencontres (1-1-1) ne paient pas de mine (une moyenne de 4,36 et un taux d'efficacité de ,879), même si elles sont un brin fallacieuses, Kinkaid en prend ombrage.
« Je dois être plus constant. Je ne peux pas avoir des erreurs de concentration comme ça. Sur le troisième but, tu te dois de suivre le jeu, t’assurer que tu couvres le bas du filet. Je n’ai pas vu le tir, il l’a lancé à travers le trafic. C’est 2-2 au début de la troisième période et je dois donner de l’espoir à l’équipe, ne pas les laisser tomber comme ça », a fait valoir le gardien.
Un jugement assez sévère considérant que ses coéquipiers l’ont aussi abandonné à son sort à quelques reprises.
Quelques éléments ont été ciblés par l’état-major à la fin de la dernière campagne et établis comme les responsables de l’exclusion des séries éliminatoires du Tricolore. La performance du deuxième gardien était certainement l’un d’entre eux.
Marc Bergevin a engagé à relativement fort prix son gardien auxiliaire au coût de 1,75 million de dollars. Aucune équipe dans la LNH ne dépense plus que les 12,25 millions qu’a investis le CH sur ses portiers.
Il y a plusieurs circonstances atténuantes au début de saison couci-couça de Kinkaid. Nouvelle équipe, nouveau système, un rôle auquel il n’était plus habitué, car il a obtenu 41 départs dans chacune des deux dernières saisons.
Comme auxiliaire, « tu as de longues pauses et c’est difficile de te mettre dedans au début. Surtout que lors des deux dernières saisons, j’ai joué plus souvent. Je m’ajuste à cette vie. Tu te dois d’être bon mentalement dès le début. Je me sentais correct aujourd’hui, mais j’ai eu quelques défaillances », a-t-il expliqué.
Elles ne devront pas se répéter trop souvent. Parce qu’un tel investissement, ultimement, ça doit payer. Avec une fiche de ,500, Kinkaid se maintient sur le seuil de la respectabilité. Mais le DG est en droit de s’attendre à davantage que ce qui est respectable. De ses deux gardiens, il est en droit de s’attendre à l’excellence.
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