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Canadien : se souvenir de la tempête pour garder le cap - ICI.Radio-Canada.ca

Shea Weber pose sa tête contre celle de Carey Price.

Shea Weber (à droite) a enfin pu aller féliciter le gardien Carey Price pour sa victoire, mardi.

Photo : Jean-Yves Ahern-USA TODAY Sports

Alexandre Gascon

Triste ironie que de voir 11 capitaines du Canadien de Montréal rassemblé autour d’une équipe moribonde, accablée par sa pire léthargie depuis la saison 1939-1940, condamnée depuis trop longtemps à encourager et à célébrer sa nostalgie à défaut de pouvoir glorifier le présent.

Le temps a passé, les insuccès se sont empilés et le Tricolore a fini par devenir expert dans l’art d’implanter les joies d’antan dans le cœur des nouvelles générations de partisans trop heureux de s’accrocher à une défaite au premier tour de leurs favoris, en autant que la série soit âprement disputée. Quand même.

Voilà de quoi vous saper le moral au moment même où le CH a mis fin à sa séquence noire, n’est-ce pas? Attendez un peu.

N’empêche, à l’inverse de ce qu’a écrit John McCrae dans un poème, In Flanders Fields, dont la notoriété l’a dépassé, ce n’était pas les anciens qui semblaient tendre le flambeau à la nouvelle génération mardi soir, mais plutôt la bande à Shea Weber qui aurait pu implorer de l’aide.

C’est justement cette soirée, sous les yeux de Saku Koivu, Pierre Turgeon, Serge Savard et autres Yvan Cournoyer, que le CH a choisi pour relever la tête. Le moment était opportun.

Et le capitaine a sonné la charge. Pendant cette tempête, Shea Weber a parfois préféré s’abstenir de parler aux journalistes. Ça n’a jamais été son truc, soyons francs.

Sur la glace, par contre, le numéro 6 est demeuré droit comme un chêne et sa prestation face aux Islanders mardi soir, la meilleure formation défensive depuis le début de la saison dernière, était digne d’un meneur d’hommes.

« C’est notre capitaine et c’est ce que font les capitaines. Il mène sur et hors glace. Il accomplit du boulot que personne ne voit à part ses coéquipiers et les entraîneurs, et parfois même les entraîneurs ne savent pas ce qui se passe derrière les portes closes. C’est un meneur, un capitaine et ce n’est pas par défaut », a dit Julien.

De l’interminable calvaire, Weber a tiré quelques leçons. Il a repris sa place de défenseur numéro un que lui avait ravi momentanément Jeff Petry, sur papier à tout le moins. En compagnie d’Artturi Lehkonen, il est le seul joueur du Tricolore à avoir traversé la séquence avec un bilan neutre ou positif (0 dans le cas de Weber, +3 pour le Finlandais), y compris le match de mardi.

Il a joué près de 25 minutes en moyenne au cours de ces neuf rencontres et a amassé cinq points. Contre les Islanders, Weber a passé 29 min 49 s sur la glace, a réussi un but et une passe et s’est montré infaillible dans son territoire.

Le CH se donne donc un élan, si petit soit-il. À l'image de ce que proposent les Islanders, Montréal a pratiqué un style bien plus hermétique en zone neutre que ce que l'on a vu depuis un an et des poussières. On imagine qu'il s'agissait d'abord et avant tout de freiner la glissade avant de recoller à son identité.

Cette victoire, c’était du petit lait pour cette bande frustrée par trois semaines d’effondrement et d’un peu de malchance, il faut bien l’avouer. Ça souriait dans tous les coins du vestiaire. Phillip Danault a même avoué être heureux de voir débarquer les journalistes. En 110 ans d’histoire, ça n’a pas dû arriver si souvent.

De la façon dont on jouait nos derniers matchs, on sentait qu’on méritait mieux. Mais en même temps, peut-être qu’on ne méritait pas toutes les victoires en début de saison. Ça s’équivaut. C’est un pas dans la bonne direction.

Shea Weber

« Souvent, j’ai été de l’autre côté où tu gagnes, tu gagnes, tu gagnes, mais tu vois quand même ton équipe ne pas jouer de la bonne façon. Ça finit par te rattraper et tu en souffres. Présentement, c’est l’inverse qui se produit. Nous jouions bien récemment contre Philadelphie et Boston, ce n’était qu’une question de temps avant d’avoir des résultats positifs. Ce soir, c’était un début. On n’est pas encore sortis du bois », a ajouté Julien.

Certainement pas. Cela dit, certaines équipes de l’Est pataugent dans les sables mouvants et le CH se réveille donc mercredi matin à un seul point de la deuxième place dans l’Atlantique. Cette division que l’on croyait la plus féroce de la LNH n’a pas encore rempli toutes ses promesses. Cela permet au Canadien d’espérer.

Ces huit défaites maintenant derrière eux, paradoxalement, les joueurs ne veulent surtout pas les oublier.

« C’est le genre de choses qui contribue à forger ton caractère, pas juste comme équipe, mais comme personne. La plupart d’entre nous allons se souvenir de ça pour longtemps. Comment on est arrivés là, les mauvaises habitudes qui se sont infiltrées dans notre jeu et comment on a fait pour s’en sortir et aller chercher une victoire. Les prochains matchs seront très importants parce que tu ne veux pas retrouver ce sentiment de la défaite », a fait valoir Brendan Gallagher.

« Il faut construire à partir de ce qu’on vient de faire, a estimé Weber. Mais en même temps, il faut se rappeler de la façon dont on se sentait dans cette situation. »

L’an dernier, Montréal avait subi cinq revers d’affilée à la fin du mois de novembre. Inspirée par le retour en santé de son capitaine, l’équipe avait enchaîné avec 10 victoires en 15 matchs en décembre dans une portion particulièrement périlleuse de son calendrier.

Il serre le poing, près de la rampe, avec un coéquipier triomphant devant lui.

Phillip Danault (à gauche) a ouvert la marque pour le Canadien.

Photo : Jean-Yves Ahern-USA TODAY Sports

Vrai que les mauvaises expériences peuvent servir de leçons. C’est en souhaitant que ce soit le cas que le Tricolore a quitté le Centre Bell mardi soir le cœur léger.

Assez parlé des 110 dernières années d’une équipe qui n’a plus de légende que le logo. À la bande à Weber de construire leur histoire à partir de mercredi matin. Une histoire certes moins romantique, mais qui leur appartiendra.

En rafale

Qui a obtenu le plus de temps de glace cette saison pour un match qui s’est soldé en 60 minutes de jeu? Si vous avez répondu Oscar Klefbom : un morceau de robot.

Le deuxième sur la liste? Si vous avez répondu Ben Chiarot, on vous suggère de vous inscrire à un jeu-questionnaire qui porte sur la LNH ou à vous trouver un autre passe-temps.

Chiarot a passé 30 min 47 s sur la glace. La performance s’ajoute à des soirées de 29 min (à Boston) et de 27 min (contre les Flyers) au cours de la dernière fin de semaine. Trois sommets d’affilée pour le costaud bonhomme.

L’arrière de Hamilton a pallié les lacunes de Gustav Olofsson, employé pendant 5 min 59 s et lors de trois présences seulement au cours des deux dernières périodes. Il s’est d’ailleurs trouvé sur la glace pour le premier but des Islanders à son seul passage au troisième tiers. Claude Julien a confirmé que la situation n’était pas viable.

« C’est sûr qu’on va faire des modifications. C’est correct. On est dans une phase où on fait notre possible pour gagner des matchs, mais on sait que tu ne peux pas demander ce nombre de minutes là à tes défenseurs pour le reste de la saison. Ça va être important de faire des modifications. C’est ce qu’on va faire », a indiqué le pilote.

Par ailleurs, Nate Thompson a peut-être réussi le jeu le plus important de la saison jusqu’à présent. Montréal a laissé les Islanders marquer deux fois de suite et se rapprocher à un but avec 2:29 à faire à la rencontre. On sentait le Canadien nerveux.

À deux reprises, le vétéran joueur de centre a dû s’exécuter dans le cercle des mises au jeu dans sa zone après un dégagement refusé à son équipe. Thompson n’avait remporté que 3 de ses 9 duels jusqu’alors.

« Ça fait partie du jeu, c’est mon rôle. J’ai sauté sur la glace en me disant que j’allais gagner ses mises au jeu coûte que coûte », a-t-il expliqué.

Après avoir remporté la deuxième, Weber a scellé le débat avec un but dans un filet désert inscrit à près de 200 pieds de distance. Soupir de soulagement généralisé.

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