VANCOUVER | Il y a la fiction et la réalité. Dans la fiction, il y a toujours des tonnes de scénarios : le Canadien doit se lancer à la recherche d’un attaquant de renom, d’un défenseur gaucher et congédier Claude Julien ou Marc Bergevin.
La réalité reste plus calme, plus sage et elle fait probablement moins rêver. À la veille du match contre les Canucks au Rogers Arena,
Bergevin a frappé sur le clou de la réalité, lundi. Le directeur général du CH a détruit plusieurs options rocambolesques avancées ces dernières semaines pour améliorer son équipe à court terme.
À l’image des derniers mois, Bergevin a réitéré son plan, celui de construire avec les jeunes espoirs et de ne pas sacrifier l’avenir de l’organisation. Pour lui, le Tricolore reposera d’ici quelques années entre les mains des Jesperi Kotkaniemi, Nick Suzuki, Ryan Poehling, Alexander Romanov et Cole Caufield.
Dans une généreuse rencontre avec les journalistes présents à Vancouver, Bergevin a insisté sur un point important. Il ne transigera pas avec l’un de ses collègues de la LNH juste pour le plaisir de le faire.
« Nous nous parlons constamment entre directeurs généraux, mais pour améliorer ton équipe dans un échange, tu dois payer un bras et une jambe. C’est ce qui ressort des discussions », a dit Bergevin.
« Quand tu regardes le portrait de la LNH, il y a de très bonnes équipes qui ne participeraient pas aux séries en ce moment ; des équipes qui devraient se battre pour gagner la coupe Stanley. Tampa est l’une de ces équipes. Est-ce que le Lightning a tout viré tout à l’envers ? Non. C’est ça dans la LNH aujourd’hui, tu bâtis ton équipe en juin et juillet et tu vas de l’avant avec ça. »
Même discours
Au tournoi de golf du Tricolore, en septembre, Bergevin n’avait fait aucune grande promesse, sauf celle que son équipe se retrouverait dans la course aux séries. Malgré la tempête de huit revers d’affilée, le Canadien est toujours dans la lutte.
Questionné à savoir s’il pouvait se permettre de rater le bal des séries pour une troisième année d’affilée, l’ancien défenseur a offert une réponse qui cadre avec son plan et sa philosophie.
« Il y a une chose que je peux vous dire et c’est que je ne vais pas hypothéquer le futur de cette équipe juste pour participer aux séries, a-t-il mentionné. Je ne peux pas vous dire que c’est possible de conclure une transaction qui m’assurerait d’une présence en séries. Je ne vendrai pas toute ma relève pour y arriver. Je ne ferai pas ça. »
Price et Weber, les fondations
Si Bergevin tient mordicus à son plan, il fera aussi confiance aux deux plus importants piliers de l’équipe, Carey Price et Shea Weber. À 32 et 34 ans, Price et Weber ressentiront une urgence de gagner et leur patience pourrait s’effriter. Ce constat ne fait toutefois pas peur au DG du CH.
« Je crois que tu as besoin de joueurs plus vieux, tu ne peux pas y aller uniquement avec tes jeunes, a-t-il répondu. Tu ne peux pas plus miser uniquement sur des vétérans. Nous avons choisi les meneurs avec qui nous désirons poursuivre l’aventure sur plusieurs années. Carey, Webby (Weber) et Jeff Petry, que tu peux ajouter à ce groupe, en font partie.
« Nous misons sur eux maintenant, mais aussi pour le futur. Je ne pense pas pouvoir réaliser une transaction aujourd’hui ou demain qui fera de nous une équipe aspirante à la coupe Stanley. Il n’y a pas un seul joueur que je pourrais amener ici et qui ferait de nous une équipe qui participerait assurément aux séries. Et comme je le dis, le prix à payer pour un joueur avec un gros impact est trop élevé. Nous avons un plan en place. »
Confiance en Julien
Du 16 novembre au 1er décembre, le Tricolore a frappé un immense mur avec huit revers consécutifs (0-5-3). Durant cette période sombre, Bergevin n’a pas songé un seul instant à congédier son entraîneur en chef. À ses yeux, Julien reste l’homme de la situation.
« Ah oui ! Oui ! Aucun doute », a lancé Bergevin.
Julien a déjà dit qu’il s’était servi de son expérience pour braver la tempête. C’était un peu la même chose pour Bergevin.
« Comme jeune DG, j’aurais probablement été moins calme. Avec les années, j’ai la peau plus épaisse. Je sais qu’il y a toujours des bruits provenant de l’extérieur. »
Des bruits, il y en aura encore et toujours. Comme en hiver au Québec, la prochaine tempête n’est jamais trop loin.
De Domi à Kotkaniemi à Primeau
Marc Bergevin ne ressent aucune pression dans le dossier Max Domi. Le directeur général du Canadien considère qu’il a encore beaucoup de temps avant de parler de son prochain contrat. Et sans le dire ouvertement, il doit vouloir profiter de ce temps pour savoir qui est le véritable Domi, celui de sa première année à Montréal ou celui de la présente saison.
« On a déjà vu des situations semblables dans le passé. L’an dernier, il a connu une grosse saison. Cette année, il a bien amorcé la campagne, mais traverse une période plus difficile. Je m’attends à plus de lui. Mais c’est un joueur sur lequel on compte beaucoup, un joueur de caractère. Parfois, un joueur se cherche. Max, lui-même, espère de meilleurs résultats. »
« On a une cinquantaine de matchs à jouer, il reste beaucoup de temps avant de parler de contrat. On a vu ce qu’il est capable d’offrir, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas le faire encore. Peut-être qu’il pense trop. C’est dur d’être dans la tête d’un joueur. Je ne veux pas m’acharner sur Max, c’est un joueur utile pour l’organisation. Il va s’en sortir. »
À son passage à Montréal le 3 décembre, Saku Koivu avait remis en doute la décision de garder Jesperi Kotkaniemi dans la LNH dès l’âge de 18 ans. L’ancien capitaine du CH croyait que son compatriote aurait profité d’un plus long séjour en Finlande. Bergevin
a répondu aux déclarations de Koivu.
« Je me demande sur quoi il se basait. J’étais avec l’organisation, on l’a vu (Kotkaniemi) au camp. C’est son opinion, et je la respecte, mais je ne m’occupe pas de ce qui se dit à l’extérieur... Je pense qu’il faut se fier aux personnes qui sont là et qui prennent des décisions basées sur les faits qu’ils constatent. »
« Jesperi connaît une deuxième année plus difficile. Les blessures n’ont pas aidé. On n’a pas encore d’échéancier quant à son retour au jeu (commotion cérébrale). Il a juste 19 ans. Je pense qu’il aura un bel avenir, mais c’est une période difficile. »
Cayden Primeau a obtenu deux départs avec le CH, signant sa première victoire mercredi dernier face aux Sénateurs d’Ottawa. Âgé de 20 ans seulement, le gardien a repris le chemin du Rocket de Laval, alors que Charlie Lindgren est maintenant l’adjoint à Carey Price.
Bergevin a expliqué le renvoi de Primeau avec le Rocket.
« En tant que jeune gardien, il doit disputer des matchs et acquérir de l’expérience. Le meilleur endroit pour le faire, c’est à Laval. C’est bien de participer à des entraînements dans la LNH, mais c’est encore mieux de jouer des matchs. Il a besoin de voir des rondelles. »
– Jean-François Chaumont
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